Le préfet de police d’Antananarivo retire au TIM l’autorisation de célébrer son XVe anniversaire, à Mahamasina. L’existence de renseignements sur des risques de trouble est le motif évoqué.
Volte-face. Réuni au bureau de la préfecture d’Antananarivo, hier après-midi, l’Organe mixte de conception (OMC), d’Analamanga, a convié les journalistes pour une conférence de presse. Durant le rendez-vous, le général Angelo Ravelonarivo, préfet d’Antananarivo, a annoncé le retrait de l’autorisation de l’autorisation accordée au parti Tiako i Madagasikara (TIM), de célébrer son XVe anniversaire, au stade municipal de Mahamasina.
« L’annulation de l’autorisation est motivée par des raisons purement techniques. Nous avons des renseignements avérés selon lesquels des personnes malintentionnées comptent profiter de cet événement pour perpétrer des actes de déstabilisation », a déclaré l’officier général. Questionné sur la nature de ces actes de déstabilisation par les journalistes, le préfet a, toutefois, répliqué en indiquant qu’« il est difficile de dire des choses non-recoupées. Nous vous convierons une prochaine fois lorsque nous aurons plus de précision ».
En réponse à une demande d’autorisation du TIM, émise le 29 juin, le préfet de police a donné son accord, à la formation politique, le 30 juin, pour « organiser un culte œcuménique et une manifestation festive (…) le 8 juillet 2017, de 7 heures à 17 heures, dans l’enceinte du stade municipal, de Mahamasina ». Dans son argumentation pour défendre son revirement, le général Ravelonarivo, met, également, en avant le contexte politique trouble du moment et « les risques terroristes ».
Le préfet est allé jusqu’à soutenir que des politiciens tentent de rameuter des foules à manifester et auraient dans l’idée « de profiter de cette occasion pour perpétrer un acte de déstabilisation ».
Maintenu
Ceci, « par le biais de personnes malveillantes infiltrées au sein des militants du TIM », a-t-il ajouté.
« Le contexte politique compliqué ne date pas d’aujourd’hui. Alors pourquoi quand il s’agit du HVM [Hery vaovao ho an’i Madagasikara] il n’y a aucune obstruction. Comme dernièrement, à Toliara, où le HVM a célébré son IIIe anniversaire par une manifestation et un meeting politique, alors que le gouvernement a interdit toute manifestation à caractère politique durant tout le mois de juin dans le but, justement, d’éviter des troubles », réagit un membre du bureau politique du TIM.
L’état major politique du TIM s’est réuni, hier, en début de soirée, à Faravohitra, suite à l’annonce de l’OMC. L’autre réaction communiquée à l’issue des cogitations est que « l’événement de samedi est maintenu car, nous avons déjà reçu une autorisation. Des dépenses conséquentes ont déjà été engagées. Aussi, les préparatifs continuent ».
La communication soutient, par ailleurs, que la demande d’autorisation « ne parle pas de manifestation politique mais, d’un culte œcuménique et d’une manifestation festive ».
Durant la conférence de presse d’hier, le général Ravelonarivo a soutenu qu’il n’y a pas de droit acquis en matière de maintien de l’ordre. Vous pouvez avoir une autorisation aujourd’hui, et la voir retirer demain à cause des circonstances. Pour le parti Tiako i Madagasikara, la célébration du XVe anniversaire au stade municipal, de Mahamasina, est l’occasion de faire une démonstration de force, selon certains de ses ténors. Quelques indiscrétions indiquent que ce sera, pour Marc Ravalomanana, président national du TIM de conclure le road-show qu’il a entamé, depuis l’année dernière et d’affirmer qu’il jouit toujours d’une grande popularité, notamment, dans la capitale.
Bien qu’étant aux manettes de la commune urbaine d’Antananarivo (CUA), et gérant du stade de Mahamasina, la volte-face de la préfecture pourrait conduire au fait que les portes du stade seront fermés au TIM et à son fondateur, samedi. À l’instar de précédents événements politiques interdits, les forces de l’ordre pourraient être légions. La consigne du bureau politique du parti n’indique pas, pour l’heure, s’il est prêt ou non, à aller jusqu’à l’affrontement.
Garry Fabrice Ranaivoson