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Bras de fer TIM-EMMOREG – La Justice dispose, le préfet impose

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Une décision du tribunal administratif n’a pas suffit à départager le TIM et les autorités. Si le parti a eu gain de cause devant le juge, la préfecture réplique par un arrêt d’interdiction de toute manifestation.

En crescendo. Au regard des événements d’hier, le bras de fer entre le Tiako i Madagasikara (TIM), et les autorités administratives d’Antananarivo, risque de se solder par un clash entre les partisans du parti politique et les éléments de l’État major mixte opérationnelle (EMMO).
La tension est montée d’un cran, hier, lorsque, fort d’une décision du tribunal administratif,Marc Ravalo­manana, président national du TIM, a annoncé qu’il allait descendre, à Mahama­sina, pour faire valoir ses droits. Plusieurs dizaines de ses partisans s’y sont pressés. Arguant que la réquisition, en vigueur depuis, mercre­di, par le préfet de police n’a pas encore, été levée, les forces de l’ordre stationnés sur place pour sceller l’accès au stade, ont été renforcées. Au final l’ancien chef d’État n’a pas fait le déplacement.
Durant quelques heures, les deux parties se sont, pourtant, jaugées. Devant les journalistes, à Mahamasina, maître Hasina Andria­madison, avocat du TIM, a réaffirmé que la célébration du XVe anniversaire du parti, se tiendra ce jour, au stade municipal, l’acte notifiant la décision du tribunal administratif dans les mains. L’instance administrative s’est prononcée pour un sursis à exécution de la décision d’annulation de l’évé­nement du TIM par le préfet d’Antananarivo, annoncée, lundi.
Le tribunal administratif a estimé que l’administration a manqué d’informations suffisantes pour défendre les raisons de la décision d’annulation.

Parade
« Le risque de troubles et d’atteinte à l’ordre publique », est la principale ligne défendue par l’administration, durant l’audience publique qui s’est tenue, à 11 heures, au tribunal, Anosy, hier.
Durant le plaidoyer, des noms de « fomentateurs », des éventuels troubles annoncés, ce jour, en cas de tenue de l’événement du TIM, ont été révélés. Le tribunal a fait la remarque selon laquelle, « si l’administration, croit à l’existence d’une menace, pourquoi ne pas prendre tout de suite des mesures   ». Au final, à l’issue de l’audience à laquelle le préfet a assisté, le tribunal administratif a estimé que les arguments de l’administration ne sont pas suffisamment complets pour restreindre la partie demanderesse qu’est le TIM.
Lors d’un point de presse, hier, en fin d’après-midi, à son bureau, à Tsimbazaza, la question sur l’absence de mesures contre les « fomentateurs de troubles », identifiés par les services de rensei­gnement, comme une arrestation, a été posée au général Angelo Ravelonarivo, préfet de police. Un sujet qu’il a botté en touche, indiquant qu’« il s’agit encore, d’une affaire en cours et que les voies de recours de l’administration ne sont pas encore épuisées ».
Pour l’officier général, la rencontre avec la presse était une occasion pour annoncer un arrêté préfectoral qu’il a pris peu avant. « Une prise de responsabilité en tant qu’autorité administrative », soutient-il. Mettant toujours, en avant le souci de préserver l’ordre public, à Antananarivo, qui serait menacé, l’acte « interdit de manifester dans l’enceinte et aux alentours du stade de Mahamasina, et dans tous les districts d’Antananarivo  Renivohitra » ».
Les magistrats administratifs contactés, hier, s’accordent à dire que sur la forme, « la décision du préfet est régulière ». Ici, il s’agit, en effet, d’un nouvel acte et la décision du tribunal administratif ne concerne que l’annulation annoncée, lundi. Seulement, sur le fond, cet acte « peut être pris comme une parade pour éviter l’application du sursis à exécution », affirment-ils. Le sursis à exécution signifie que le TIM pourra organiser sa célébration, à Mahamasina.
L’acte pris par le préfet interdit, pourtant, ne serait-ce qu’un attroupement autour du stade. Pour l’éviter, les routes aux alentours seront coupées. « Une interjection en appel qui a effet suspensif en matière de sursis à exécution aurait, pourtant, suffi », avance un des juges contactés. Maître Andriamadison, lui, affirme que le TIM n’a pas encore été notifié de l’acte administratif et qu’il compte faire valoir la décision du tribunal. Comme aucun des deux camps ne veut perdre la face, un affrontement est à craindre. Les dés sont jetés.

Garry Fabrice Ranaivoson


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