Le directeur en charge des subventions exceptionnelles auprès du ministère de l’Intérieur est placé en détention provisoire. Trois autres personnes seront traduites auprès de la Chaîne pénale, ce jour.
En cascade. Après une période d’accalmie, l’affaire de malversations financières dans le cadre de subventions exceptionnelles accordées à plusieurs communes, happant notamment Claudine Razaimamonjy, femme d’affaires, va de rebondissement en rebondissement depuis le milieu de la semaine dernière.
L’arrestation de Monsieur subvention exceptionnelle, un directeur auprès du ministère de l’Intérieur par le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) mercredi, a réveillé l’affaire. «C’est le principal responsable des subventions exceptionnelles gérées par le ministère de l’Intérieur. Toutes les décisions concernant les subventions exceptionnelles sont prises et actées au niveau de ce responsable », s’accordent des sources avisées.
À l’issue de son passage devant la Chaîne pénale anti-corruption (CPAC) aux 67 ha hier, le directeur ministériel a été placé sous mandat de dépôt, en principe à la maison d’arrêt d’Antanimora. Une détention provisoire concernant les accusations dont il fait l’objet sur des détournements, de subventions spéciales accordées à quelques communes, dont certaines dans la partie Nord de Madagascar, comme celle d’Antsohihy.
Ce directeur ministériel est déjà passé une première fois devant le juge d’instruction de la CPAC, mercredi. Une audition sur le dossier Ambohimahamasina, sur lequel il a été remis en liberté provisoire. Ce sujet en particulier a amené la Chaîne pénale a placer la boss de l’A&C hotel sous mandat de dépôt.
Nouvelles arrestations
Le haut responsable n’est cependant pas le seul a avoir bénéficié d’une liberté provisoire, dans ce dossier concernant les subventions spéciales accordées à cette commune rurale de la région Haute Matsiatra. Dans ce dossier concernant le détournement de 396 millions d’ariary, le maire d’Ambohimahamasina et deux autres personnes, dont un autre directeur ministériel, sont aussi en liberté provisoire.
« Le placement sous mandat de dépôt est une appréciation du juge. Il décide néanmoins, selon si la remise en liberté provisoire du prévenu peut faire encourir un risque à l’ordre public, y compris le risque que l’accusé puisse échapper aux autorités judiciaires, une fois en liberté », explique une source au sein de la magistrature. Le risque qu’une remise en liberté provisoire puisse nuire à la sécurité de l’accusé est également une raison pouvant amener le juge à décider le placement sous mandat de dépôt, ajoute-t-elle.
Les informations indiquent par ailleurs qu’à l’instar de Claudine Razaimamonjy, le directeur auprès du ministère de l’Intérieur est aussi, impliqué dans plusieurs autres dossiers, sur ces subventions exceptionnelles. Tout comme la femme d’affaires, ce haut responsable ministériel, pourrait se voir, à nouveau auditionné par le Bureau d’Ambohibao, dans le cadre d’enquêtes en cours, sur d’autres dossiers du même acabit que celui d’Ambohimahamasina, ou ceux des communes du Nord, dont Antsohihy.
Sur les cas des enquêtes de subventions exceptionnelles dans la province de Fianarantsoa, la commune précitée, sise dans la région Haute Matsiatra notamment, le Bianco a appréhendé, en fin de la semaine passée, trois personnes qui étaient en fuite. Elles seront déférées, ce jour, à la Chaîne pénale.
Enquête au fond de Razaimamonjy
Selon les indiscrétions confirmées par des sources judiciaires et auprès du Bureau anti-corruption, l’enquête au fond de Claudine Razaimamonjy a démarré vendredi. Le juge d’instruction qui a pris en main le dossier lors du déferrement, le 7 avril à la CPAC, conduirait également l’enquête au fond. L’hôtelière, qui est en détention préventive à la prison pour femmes de Manjakandriana, selon les autorités, aurait par ailleurs déposé une demande de remise en liberté provisoire. Celle-ci serait actuellement à l’étude au sein de la chambre des détentions préventives. Une entité composée de trois magistrats étudie l’opportunité ou non de répondre favorablement à la requête de la prévenue.
Garry Fabrice Ranaivoson