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Lutte contre le trafic humain – Madagascar s’enlise dans le classement

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Trois ans après l’adoption de la loi n° 2014-040 sur la lutte contre la traite des êtres humains, le bilan frôle presque le bas de l’échelle.

Sur la liste de surveillance de la Catégorie 2. Situation alarmante pour la Grande île, qui, au lieu de faire un grand pas pour diminuer les cas de traite des êtres humains mais n’a pas pu se mobiliser ou n’a pas pu inciter les acteurs et toutes les parties prenantes pour l’améliorer. Depuis vendredi, des pays ont célébré la journée mondiale de la lutte contre la traite de personnes. Madagascar célèbre pour la deuxième fois cette journée et le pays s’allie à cette cause axée sur le thème «Agir pour protéger les victimes». Le rapport du Départe­ment d’État américain sur le trafic humain 2017 cite clairement que « Le Gouverne­ment a accompli des efforts significatifs pendant la période couverte par le rapport en élargissant le réseau de protection de l’enfant et en agissant au niveau régional pour combattre l’exploitation sexuelle des enfants. Le Gouvernement a réduit sa performance dans la poursuite et la condamnation des auteurs de traite présumés ».

Mobilisation générale
Cette faille amène plus d’un à réfléchir sur les actions concrètes que devaient accomplir les éléments des Forces de l’ordre pour poursuivre les criminels. « Il faut rappeler, matraquer et marteler cette alerte pour que tout le monde se mobilise. Madagascar a une bonne volonté et il faut faire bouger la police et élargir les tâches », expose Florence Boivin-Roumestan, présidente de la coalition «Déra­cinons le trafic humain». Cette première responsable recommande que le gouvernement malgache doive informer le grand public de l’existence de cette loi, la communiquer et la vulgariser.
La société s’émeut devant des cas de trafic humain, pourtant, elle n’agit pas.
« Ce qui est important, c’est de changer d’optique et d’objectif. Personne n’est à l’abri de ce fléau car il peut toucher n’importe qui. Si on veut avoir des résultats, il faut d’abord se demander combien de victimes ont été sauvées. Quand un pays célèbre une telle journée, il doit établir un bilan pour évaluer les efforts. La criminalité évolue et les criminels opèrent dans les mêmes réseaux. Alors, personne ne peut prétendre développer son pays sans se débarrasser de la criminalité. C’est une  guerre qui nécessite une mobilisation générale », fait savoir Denis Roumestan, vice-président de Justice and equity et enseignant de droit à Madagascar. « Ce juriste expose que les cas de traite des êtres humains identifient et signalent les maux dans une société et le combat contre le trafic humain est une question de sécurité nationale. »

Recommandations pour Madagascar

Le rapport émet des recommandations pour que la Grande île fasse un grand bond pour ne pas dégringoler dans la catégorie 3. Il cite que Madagascar doit « augmenter les efforts pour poursuivre et condamner les auteurs de traite présumés, y compris les responsables publics prétendus complices; élaborer des procédures formelles, et octroyer une formation aux responsables publics sur les mesures proactives pour identifier les victimes, enquêter sur les cas et orienter les victimes vers les services appropriés; financer convenablement le Bureau national de lutte contre la traite des personnes et toute autre agence menant des efforts contre la traite de personnes; mettre en œuvre le plan d’action quinquennal de lutte contre la traite de personnes; renforcer le contrôle et la réglementation des agences de placement qui envoient des travailleurs migrants au Moyen Orient; établir un accord entre le Gouvernement, les centres de formation et les recruteurs de travailleurs migrants potentiels; collaborer avec les Gouvernements des pays de destination pour protéger les travailleurs migrants malgaches et conjointement traiter les cas d’abus; augmenter les efforts pour sensibiliser l’opinion publique concernant la traite par le travail incluant celle impliquant les adultes soumis au travail forcé; améliorer la collecte de données relatives aux efforts de l’application des lois, incluant le nombre de victimes identifiées, les cas enquêtés et poursuivis ainsi que le nombre de condamnations liées à la traite. »

Farah Raharijaona


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