Les membres de « Madiorano Mahomby » ont atteint leur objectif. Ils ont fait resurgir des sources taries.
Ils ont bien choisi le nom de leur regroupement en 1910. Les membres de la communauté de base «Madiorano Mahomby» («Eau potable, réussite» en malgache) ont en partie atteint leur objectif. Pour ces habitants du village d’Ampanitelo, dans le Corridor forestier Fandriana-Vondrozo au Sud-est de Madagascar, il est clair que leur objectif principal est de faire resurgir les sources taries pour améliorer leur qualité de vie.
« Heureusement, nous avons décidé de gérer cette partie de la forêt du corridor et d’agir activement en sa faveur car, depuis quelques années, nous avons constaté que des sources épuisées, l’eau a de nouveau coulé », explique Kotopombo, président de la communauté de base Madiorano Mahomby.
« Auparavant, nous ignorions que c’était à cause de pratiques comme le tavy (culture sur brûlis) que nos sources ont tari. Maintenant, elles sont de nouveau actives et nous savons que la préservation, voire l’amélioration des forêts de ce corridor est beaucoup plus bénéfique aux communautés riveraines. Nous comprenons mieux les efforts de sensibilisation du WWF depuis une dizaine d’années dans le district de Vondrozo pour nous responsabiliser », ajoute Kotopombo.
Après quatre années de restauration appuyées par le WWF, le changement est palpable. Grâce à la mise en terre de près de soixante mille jeunes plants autochtones en deux années, des forêts ont été restaurées de manière active sur 24 ha et se sont régénérées de façon naturelle sur 150 ha. Avec cette nouvelle forêt, trois sources autour du village fournissent de nouveau de l’eau aux habitants.
Ressource décisive
Gestionnaires des forêts de la zone, les habitants d’Ampanitelo ont décidé de mettre la restauration des forêts et l’agroforesterie au cœur de leurs activités. Car il fallait que la forêt dégradée renaisse pour que la nature reprenne ses fonctions écologiques et que les sources d’eau et de vie reviennent. En effet, avant le retour des sources, les villageois devaient puiser l’eau dans des cours d’eau avoisinants.
Étant au centre des décisions pour l’avenir de leurs terres, les membres de la communauté sont confiants et s’engagent pour la gestion durable de leurs forêts. C’est un travail laborieux et continu qui ne peut pas avoir de succès sans l’engagement et l’adhésion de toute la communauté. Mais Kotopombo et ses voisins ont foi en l’avenir car ils savent que leur futur est entre leurs mains.
L’eau est la source de la vie et d’elle dépend directement la qualité de vie des habitants de la planète. La bonne gestion de l’eau n’est pas seulement décisive pour le développement d’ampanitelo, elle l’est aussi pour le reste de l’Afrique. Cette réalité est mose en exergue dans un nouveau rapport intitulé «Moment décisif pour l’Afrique : Comment une meilleure gestion de l’eau peut contribuer au développement de l’Afrique». Le rapport est partagé par WWF et AB InBev, la première entreprise mondiale des boissons, lors de la semaine mondiale de l’eau, célébrée à Stockholm, du 27 août au 1er septembre 2017.
Rafaralalao