Dans une interview accordée à la presse anglaise, le Chef de l’Etat, a indiqué qu’une révision de la Constitution serait en discussion. Elle pourrait, notamment, porter sur sa démission en cas de candidature à la présidentielle.
Discussions en cours. À entendre les réponses de Hery Rajaonarimampianina, président de la République, durant une interview accordée à des médias britanniques, à Londres, le pouvoir songerait à une révision de la Constitution.
Durant l’entretien, la presse britannique a lancé: « Votre Constitution prévoit que vous démissionnez soixante jours avant la date de l’élection présidentielle, êtes-vous enclin à réviser la Constitution ? ». En réponse, le locataire d’Iavoloha a déclaré : « Le changement de la Constitution ne dépend pas du Président de la République, uniquement. C’est le peuple qui a voté ça. Je pense que les discussions sur ce sujet sont en cours. Donc, on attendra l’évolution de ces discussions ».
Selon l’article 46 de la Constitution, « Le président de la République en exercice qui se porte candidat aux élections présidentielles démissionne de son poste soixante jours avant la date du scrutin (…) ». En écoutant sa réponse, il semblerait que Hery Rajaonarimampianina, ait tacitement affirmé sa candidature à sa propre succession. Le chef de l’État, par ailleurs, a vraisemblablement, confirmé les bruits de couloirs qui se font insistants ces derniers temps.
Une révision de la loi fondamentale, avant la présidentielle, semble bel et bien dans les plans de l’administration Rajaonarimampianina. Et la question de la démission préalable du Président candidat à sa succession, pourrait être un des points à retoucher. Questionné sur le déroulement de la révision du cadre juridique des élections, en marge d’une cérémonie d’inauguration, à Ivato, lundi, Solonandrasana Olivier Mahafaly, Premier ministre, a indiqué que la démission du Chef de l’Etat est un point qui poserait problème.
Référendum
« Il y a plusieurs problématiques à résoudre (…) il y a des choses à réviser, par exemple, dans la Constitution concernant la démission du Président. Comment la concrétiser lorsque le moment sera venu ? », a déclaré le chef du gouvernement. Des indiscrétions soutiennent, que l’idée de mettre à jour la Constitution a fait son chemin dans les hautes sphères de l’Exécutif depuis « un ou deux ans ».
Elles ajoutent qu’« il a été suggéré aux décideurs que s’ils veulent le faire, il ne fallait pas attendre d’être proche des élections pour éviter qu’ils soient accusés de mauvaise foi ».
A Londres, en réponse à la question : « Êtes-vous en faveur de la changer [la Constitution] ». Le Chef de l’Etat, a répliqué : « (…) pour moi, c’est la voix de la majorité qui est importante. Donc, le Président est là pour écouter si cette majorité souhaiterait que pour une meilleure stabilité, on devrait le faire, on verra ». La loi fondamentale dispose qu’« aucune révision de la Constitution ne peut être initiée, sauf en cas de nécessité jugée impérieuse ».
La Constitution, toujours, prévoit que l’initiative de révision appartient au président de la République, soit aux deux Assemblées parlementaires « statuant par un vote séparé à la majorité des deux tiers des membres ». Le texte ajoute que « le projet ou la proposition de révision doit être approuvé(e) par les trois quarts des membres de l’Assemblée nationale et du Sénat. Le projet ou la proposition de révision ainsi approuvé(e) est soumis(e) à référendum ».
À l’issue de la réunion du comité de pilotage du projet de Soutien au cycle électoral à Madagascar (SACEM), mardi, maître Hery Rakotomanana, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a affirmé que pour organiser un scrutin, l’organe a besoin de trois-cent soixante-trois jours.
Pour Ranesa Firiana, juriste, « vu les prévisions de la CENI, la période de convocation des électeurs est toujours en vigueur, nous n’aurions donc, pas assez de temps pour organiser un référendum constitutionnel et ensuite, la présidentielle, en 2018 ». L’Exécutif pourrait être obligé de faire un choix.
Garry Fabrice Ranaivoson