Sauf changement, le face-à-face entre les députés et le gouvernement se tiendra vendredi. Entre interpellation et questions-réponses, des députés souhaitent bousculer l’Exécutif.
À pic. Selon l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, la séance de questions-réponses entre les députés et le gouvernement est prévue vendredi après-midi . Le même jour, mais dans la matinée, le Premier ministre et les ministres en charge de la sécurité feront l’objet d’une interpellation orale par les élus de Tsimbazaza sur le dossier impliquant le député Niarisy Mara. Certains députés avancent que ce face-à-face risque d’être tendu.
Dès la séance d’interpellation, les quelques membres du gouvernement concernés devront, selon les affirmations de quelques élus, s’attendre à être bousculés. « (…) Il est clair que le principe de l’immunité parlementaire ne figurait pas dans le dossier Ankazoabo Atsimo. Nous exigerons que le gouvernement suive la procédure légale s’il considère que [Niarisy Mara] est impliqué dans un délit et même qu’on restitue les biens saisis dans un premier temps », déclare la députée Marie Thérèse Volahaingo, présidente de la Commission juridique de l’Assemblée nationale.
La sécurité, notamment, la gestion de l’opération « Fahalemana », sera un sujet fréquemment repris lors de la séance de questions-réponses qui suivra l’interpellation. « De nombreuses exactions sont répertoriées. Il est temps que les responsables gouvernementaux s’expliquent sur le sujet », peste le député Hajanirina Ramaherijaona. L’élu de Tsiroanomandidy, annonce que « la journée de vendredi risque d’être tendue. Il y a le problème d’insécurité, mais aussi celui du délestage et, de l’inflation, entre autres. Le gouvernement n’a toujours rien fait. »
Les députés Volahaingo et Ramaherijaona s’accordent à dire que le Premier ministre et le ministre des Finances devraient s’attendre à être chahutés sur l’absence de loi de finances rectificative, alors que l’État s’adonne à des dépenses conséquentes.
Règlement de compte
Selon les textes, les sujets d’actualité et d’intérêt général devront être abordés par les députés lors de la séance de questions-réponses avec le gouvernement. Il semble que, cette fois-ci, les élus sont plus au fait de ce qu’ils devront faire.
Mais dans ce sens, les séances de vendredi devraient aussi être l’occasion de quelques règlements de comptes. Déjà, l’interpellation sur le dossier du député Niarisy Mara annonce la couleur. Le groupe parlementaire « Tiako i Madagasikara » (TIM) devrait profiter de l’occasion pour aborder la situation du groupe Tiko, le conflit sur le terrain d’Andohatapenaka, notamment. Bien que le TIM souhaite dissocier le dossier et la politique, la formation politique ne devrait pas rater l’occasion pour épingler le ministre concerné par le sujet.
« Mais, il faut reconnaître que comme le rendez-vous étant retransmis en direct sur les médias nationaux, les députés auront à cœur de saluer et de parler des problèmes de leur circonscription respective », admet la députée Volahaingo. La manière dont se déroulent les séances de questions-réponses, du reste, pourrait, une nouvelle fois, épargner le gouvernement. En effet, lors des précédents face-à-face, les députés ont accaparé la parole.
À cela s’ajoute le risque que la rencontre ne se mue en une vaste séance de doléances, de satisfécit et de congratulations, comme les précédents face-à-face entre l’Exécutif et le Législatif. De plus, selon le député Ramaherijaona, les défenseurs du pouvoir s’organisent pour mettre en place une stratégie, afin d’occuper le plus possible les temps de parole et de ménager le gouvernement. Les inscriptions pour l’ordre de passage dans l’hémicycle de vendredi, ouvrent ce jour. Pour l’heure, une journée houleuse est annoncée, pour le premier face-à-face post-motion de censure. Reste à savoir ce qu’il en sera le jour J.