Ils se sont donné rendez-vous à Andavamamba, hier. Pour l’heure, une stratégie univoque ne semble pas à l’ordre du jour.
Rassembler les forces. Tel est, visiblement, l’objectif du professeur James Ratsima et l’association « Asandratro ny fireneko », en organisant le rassemblement de ceux qui, comme eux, revendiquent la restitution des Iles éparses à Madagascar. Entités politiques, syndicats, organisations citoyennes, personnalités politiques et simples citoyens, ont répondu à l’initiative. Dresser une stratégie d’action commune semble devoir être la première étape des revendications.
La grande salle du Live hotel Andavamamba a connu un taux d’affluence respectable. Ce qui a galvanisé les organisateurs. « Nous sommes lancés et nous n’arrêterons plus jusqu’à ce que nos îles nous soient restituées », scande le professeur Ratsima. Avant, il faudrait, pourtant, trouver un plan d’action univoque. Députés, association des anciens conseillers supérieurs de la Transition (A-CST), partis et associations nationalistes, syndicats, organisations économiques et même des représentants de trois anciens Chefs d’État se sont affichés, hier.
Les opinions et propositions ont été aussi diverses que les participants. Ils oscillent entre épanchement, tentative de récupération pour critiquer l’État ou véhiculer des idées nationalistes et de rattrapage des inactions passées. Même le nombre d’îles à revendiquer divise encore. Certains revendiquent les cinq îles et d’autres juste trois. Les îles Europa, Bassas da India, Juan de Nova, les Glorieuses et Tromelin revendiquées sont trustées par l’Hexagone. Depuis quelques années, Maurice et les Comores revendiquent aussi leurs droits sur deux d’entre ces bouts de terres, répartis dans l’océan Indien et le canal du Mozambique.
Leadership
Les représentants d’Albert Zafy, Didier Ratsiraka et Andry Rajoelina, anciens Chefs d’État, ont eux aussi donné de la voix, hier. Étant un pouvoir de fait, le numéro un de la Transition pourrait s’en tirer sur ce coup. Les deux anciens de la deuxième et troisième République ont fait passer un message de soutien et de bénédiction à la lutte pour la reconquête de la propriété des Iles éparses. Ces deux anciens Présidents qui n’ont, pourtant, pas levé le petit doigt durant leur mandat, pour engager les négociations avec la France sur le sujet.
L’amiral Ratsiraka, pour sa décharge, a tout de même réussi le tour de force d’avoir convaincu les Nations-Unies de plaider en faveur de Madagascar. Après ce coup d’éclat, il s’est effacé pour la suite, alors que la résolution de 1975 prévoyait que son application soit négociée par les deux pays concernés. Marc Ravalomanana, autre ancien Chef d’État, pour sa part, était absent. Le parti « Otrikafo » n’a jamais omis de souligner l’inaction des anciens Présidents sur les Iles éparses. Ce dernier envisage de réunir à son tour, ceux qui revendiquent les Iles éparses, ce jour. Un point qui montre la concurrence pour le leadership dans le mouvement.
Le régime actuel a aussi brillé par son absence, hier à Andavamamba. Parmi les propositions d’hier, figure notamment, l’idée d’une proposition de résolution sur la revendication des Iles éparses à faire adopter par l’Assemblée nationale, et leur inscription dans les subdivisions régionales.