L’assainissement de la capitale demeure un défi de longue haleine. Les projets se multiplient mais ont du mal à atteindre une vitesse de croisière.
Une bonne nouvelle pour les habitants de la cité des Mille. « Quatre projets de bio-digesteur sont actuellement en gestation pour promouvoir l’assainissement de la capitale. Ces projets seront prévus à Anosipatrana, Nanisana, Tanjombe Avaratra et Ambatomaro », a annoncé Max Rostand Rakotoarisoa, responsable au sein du Service Autonome de Maintenance de la Ville d’Antananarivo (SAMVA). Le développement de ce projet est la suite du projet bio-digesteur à Manjakaray II C financé par la Région île de France.
Toutefois, le bilan du projet bio-digesteur à Manjakaray reste encore mitigé. Les agents de sécurité de l’infrastructure ont pu ainsi cuire leur nourriture et bénéficier de l’électricité, grâce au biogaz de méthane issu des matières fécales humaines. Les engrais produits par le bio-digesteur constituent aussi une aubaine pour les micro-jardins conçus à quelques mètres du local. Mais, la matière première fait défaut. « Notre local peut traiter 30 mètres cube de matières fécales par mois, soit des matières fécales de cinq mille personnes. Mais actuellement, nous n’obtenons que la moitié de cette quantité », a indiqué Max Rostand Rakotoarisoa.
Lamentation
Selon Voahangy Rafitiavana, habitante à Manjakaray II C, le coût de vidange et du transport des matières fécales demeurent au-dessus des moyens des ménages. « Il faut payer 40 000 ariary aux employés qui font la vidange de toilettes et son transport au bio-digesteur. Les employés nous ont promis de l’électricité et des engrais en retour, nous n’avons encore rien bénéficié pendant un an », a avancé la mère de famille.
Max Rostand Rakotoarisoa a avancé, face à cette doléance, qu’une vidange informelle coûte 100 000 ariary. « La somme demandée à chaque ménage n’est que le coût du service. D’autant plus que la vidange ne se fait qu’une fois tous les cinq mois. Le problème est que le code d’hygiène n’est pas encore appliqué à la lettre pour faire fonctionner le projet. Le principal avantage de ce projet est aussi l’obtention des eaux propres à déverser sur le marais Masay », argumente le responsable du SAMVA. La distribution du biogaz reste par contre un défi. « Le gaz de méthane n’est pas compressible. Il faut ainsi des infrastructures spécifiques pour distribuer le biogaz », poursuit Max Rostand Rakotoarisoa.