Le traitement de l’insuffisance rénale n’est pas à la portée de toutes les bourses. Ainsi ceux qui en sont déjà atteints veulent conscientiser les personnes encore saines.
Le traitement de l’insuffisance rénale pèse de plus en plus lourd pour les personnes atteintes de cette maladie. Un projet de création d’association pour l’amélioration des prises en charge, des malades atteints d’insuffisance rénale et pour la lutte contre cette maladie, est en cours de gestation. « Avec quelques malades, nous avons parlé de la mise en place d’une association qui vise à faire une large diffusion des informations sur l’insuffisance rénale. Nos principaux objectifs sont de faciliter la prise en charge, de partager notre vécu avec nos paires et d’aider ceux qui sont encore sains, à lutter contre cette maladie », indique Salomon Ravelontsalama. Ce dernier, un malade atteint d’insuffisance rénale et un des initiateurs du projet nous a livré sa pensée, vendredi dernier, sur le lit d’hôpital du Centre médical Funhesce Ambondrona, pendant l’exercice de son hémodialyse. Salomon Ravelontsalama et ses compagnons d’infortune ont ressenti la nécessité de cette action, à cause de la difficulté de plus en plus profonde, du traitement de l’insuffisance rénale.
« Quelques médicaments ont déjà connu une hausse, depuis la dépréciation de l’Ariary. À l’instar de “Mircera”, qui régularise le problème d’anémie touchant la plupart des malades. Acheter à 340 000 ariary, auparavant,
ce médicament coûte actuellement 500 000 ariary », précise-t-on.
Difficultés diverses
Ce n’est pourtant, qu’une dépense secondaire, par rapport à la globalité du traitement. En effet, cette maladie nécessite trois séances d’hémodialyse par semaine, à pratiquer toute la vie. Il est à noter que le coût d’une séance varie d’un hôpital à l’autre (de 160 000 ariary à 550 000 ariary). Ainsi, la dépense annuelle d’un malade se faisant traiter par hémodialyse avoisine les 30 000 000 ariary. Le coût n’est pas l’unique problème. Jusqu’à présent, les appareils d’hémodialyse existants n’arrivent pas à couvrir les besoins de tous les malades, estimés entre sept et dix mille dans tout Madagascar. Par ailleurs, Madagascar ne dispose actuellement que de cinq néphrologues. Ce nombre très restreint de personnels spécialistes en néphrologie reste un autre handicap. À travers les idées-maîtresses de leur projet, ces malades veulent mobiliser les gens à surveiller leur tension artérielle et le diabète qui sont les principales causes de l’insuffisance rénale. Ils pensent inciter les autres à se lancer dans la discipline de néphrologie. « On veut demander aux assurances la possibilité d’une couverture sociale. On sollicite l’accomplissement de la greffe du rein à Madagascar », précisent-ils, encore.
Miangaly Ralitera