La baisse du taux directeur n’est pas encore ressentie. Les banques primaires, elles, ont quelques avantages.
Un mois après la baisse du taux directeur de la Banque centrale, les services des Banques primaires n’en ressentent pas encore l’impact. « Le taux d’intérêt appliqué est déjà très bas, nous n’avons pas eu besoin de diminuer le taux directeur de la Banque centrale pour l’appliquer. », a annoncé Vololomanitra Rakotondralambo, directeur général adjoint de la Bank of Africa (BOA). Les banques gagnent pourtant en bénéfice lorsqu’elles ont recours au refinancement, soit auprès de la Banque centrale ou auprès du Trésor public. « Nous effectuons un refinancement auprès du trésor avec un taux de 9,5 %. Nous utilisons ce taux directeur quand les banques se prêtent entre elles », a affirmé notre interlocutrice.
La diminution du taux directeur a portant été un message lancé par la Banque centrale pour une éventuelle diminution du taux d’intérêt sur le marché. « La diminution du taux directeur n’a pas eu assez d’impact sur le prêt. En fait, les banques n’ont pas assez de liquidités alors que la demande de crédit est nettement supérieure sur le marché », a expliqué Tsirinirina Rakotonirainy, directeur du réseau des agences BFV-SG. Le taux d’intérêt sur le marché se situe autour de 12 %.
Impacts attendus
Relancer l’investissement était l’objectif principal de la diminution du taux directeur. « Les consommateurs devraient bénéficier d’un taux d’intérêt avantageux auprès des Banques primaires afin de relancer l’investissement », explique Andriampeno Ramiliarison, président du cercle de réflexion des économistes de Madagascar. Or, pour l’instant, cette diminution n’a pas d’impact sur le marché. « Comme la Banque centrale ne connait pas la masse monétaire gérée par les banques, ces dernières peuvent imposer le taux qu’elles veulent. En termes de refinancement, les banques peuvent le faire, mais sous contrôle de la Banque centrale », a précisé l’économiste.
Avec la diminution de taux directeur, la Banque centrale a diminué en même temps le coefficient de réserves obligatoires à 13 %. La situation au quatrième trimestre de chaque année montre que les liquidités sont insuffisantes. La diminution de ce coefficient permet de booster les liquidités pour financer l’économie. Cela devrait permettre aux banques primaires de se procurer une trésorerie supplémentaire afin de financer le secteur privé et le secteur public. Mais pour l’heure, les impacts de cette décision tardent à venir.