La possibilité de violation du secret de vote pour les sénatoriales du 29 décembre a été soulevé par l’association. Le KMF/KNOE demande la création d’un bureau de vote par district.
Un premier bémol dans l’organisation des sénatoriales du 29 décembre. C’est le KMF/CNOE qui est monté au créneau dans un communiqué en date du 13 novembre pour remettre en cause le choix de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de fixer les communes comme bureau de vote.
Dans sa déclaration, cette organisation avance trois arguments pour appuyer son point de vue. Le premier concerne « la possibilité de violation du secret et de la liberté de vote étant donné que le choix de l’électeur peut être directement identifié »
« Pour que cette élection soit juste, libre et crédible, nous, KMF/NOE demandons que pour les élections sénatoriales, un seul bureau de vote soit mis en place au niveau de chaque chef-lieu de district », indique le communiqué.
Le deuxième concerne les conséquences que pourrait avoir la violation du secret de vote pour les grands électeurs, en l’occurrence les maires ou les communes « opposants », c’est à dire qui n’auront pas voté pour les candidats d’État. Le KMF/NOE craint qu’ils puissent être victimes de représailles ou privés de ressources de la part du pouvoir central.
Gaspillage
« Le calcul politique risque de porter atteinte au déblocage des fonds d’aide à la commune de la part de l’État central si les grands électeurs ne votent pas pour les candidats du parti au pouvoir », souligne le communiqué.
Le troisième point parle de gaspillage de ressources. Avec 1.695 bureaux de vote, les mobilisations des ressources humaines, logistique et par conséquent financières seront plus importantes. « Il y aura gaspillage de l’argent des contribuables car le nombre de bureaux de vote est exagérément plus élevé que celui des grands électeurs concernés par cette élection », fustige le KMF/CNOE. Un point que Pierre Houlder, candidat Mapar à Antananarivo, a déjà évoqué lundi en marge du dépôt de candidatures à Nanisana.
« Le nombre d’électeurs est de neuf au maximum dans les milliers de communes rurales. C’est un choix ridicule et illogique car l’élection peut être faite en dix minutes», a-t-il déclaré. Il a même parlé de « manœuvre de verrouillage du vote » de la part du régime qui craint les résultats.
Le CENI, de son côté, parle surtout de raisons d’urgence et techniques pour justifier ce choix. Selon son président Hery Rakotomanana, vu les contraintes temps dans l’établissement de la liste électorale, il était plus facile et rapide de se baser sur les communes. « Nous avons simplement utilisé la décision du tribunal administratif qui était déjà prête et fiable », a-t-il soutenu.
« Je tiens compte des critiques mais il faut aussi peser les décisions », a-t-il ajouté.
Concernant la possibilité de violation du secret de vote, sa réponse est assez évasive et le président renvoie la balle aux responsables de chaque bureau de vote qui, selon ses dires, devront faire le nécessaire pour l’éviter. « Même au niveau des districts, il y a des cas ou le nombre d’électeurs est très bas », a-t-il avancé.
Bref, malgré les craintes et les critiques, la CENI ne semble pas envisager de revoir sa décision. Par ailleurs, les grands électeurs qui semblent encore peu au courant du déroulement du vote restent muets, jusqu’à maintenant.