La délégation malgache sera légion pour prendre part à la COP 21. En pleine période d’austérité, toutefois, la composition de l’effectif pléthorique intrigue.
Pléthore. La XXIe Conférence des parties à la convention des Nations unies sur le changement climatique (COP21), démarre le 30 novembre à Paris. Elle durera onze jours et ne prendra fin que le 11 décembre. Selon les informations, quarante mille personnes, issues de 195 pays, sont attendues.
Parmi elles, il y devrait y avoir cent-sept Malgaches, conduits par Hery Rajaonarimampianina, président de la République, selon une liste arrêtée par le Bureau national de coordination des changements climatiques, auprès du ministère de l’Environnement.
Pour certains pays, la présence d’une délégation lourde à ces grands rendez-vous internationaux est une manière de peser et de faire valoir leur position et leurs revendications dans les travaux de commission et sectoriels. Avec son effectif pléthorique, une obligation de résultat est, donc, attendue de la délégation malgache.
Surtout qu’il faudra jouer des coudes pour prétendre bénéficier d’une partie des 100 milliards de dollars des fonds verts, destinés aux pays en développement, d’ici 2020, et qui figurent parmi les objectifs de la conférence.
Une partie des personnes qui s’envoleront à Paris sera prise en charge par des entités internationales comme la Banque mondiale ou le PNUD, à l’instar de Ralava Beboarimisa, ministre de l’Environnement, et des membres de son département qui feront le déplacement. Mais, l’État malgache prend, tout de même, en charge une quarantaine de personnes durant les onze jours de conférence. Avec les difficultés économiques actuelles, quelques économies auraient, pourtant, pu être faites avec le retrait de quelques personnalités du voyage.
Technique
Au sein de la délégation des personnes à la charge de l’État, le nombre de personnalités politiques surpasse celui des techniciens concernés par les thèmes à traiter à la COP21. Pour la présidence de la République, ils seront dix. Le chef de l’État et son épouse, bien sûr, mais aussi deux conseillers spéciaux, ou encore les directeurs du protocole et de la communication. Outre la présence de deux conseillers, la nécessité d’un membre du cabinet de la première dame dans la délégation, ou encore du directeur de la sécurité de la Présidence, alors qu’il n’y aura qu’un seul garde du corps et qu’il y a déjà l’aide de camp-officier de sécurité du Président, intrigue.
Du côté du gouvernement, le nombre de personnalités politiques prises en charge par l’État surpasse celui des techniciens. Sept ministres sont aussi à la charge des fonds publics, à savoir Béatrice Atallah, des Affaires étrangères, Gervais Rakotoarimanana, des Finances, Mahafaly Olivier Solonandrasana, de l’Intérieur, Ulrich Andriatiana, du Tourisme et de la météorologie, Gatien Horace de l’Énergie, Monique Rasoazananera, de l’Enseignement supérieur, Ralava Beboarimisa, de l’Environnement, et Onitiana Realy, de la Population.
Les enjeux climatiques, diplomatiques et financiers de la COP21, pourraient expliquer la présence de certains membres du gouvernement. L’absence de deux ministres dans la délégation, à savoir Roland Ravatomanga, ministre de l’Agriculture, et le général Herilanto Raveloharison, ministre de l’Économie et de la planification, pourrait, cependant, indiquer qu’une pléthore de membres du gouvernement n’est pas nécessaire à Paris. Or, comme l’indique le FAO dans un communiqué, hier, l’agriculture fait, pourtant, partie des « catalyseurs de la réponse mondiale au changement climatique (…) ».
Le département de la planification devra se charger d’accorder la politique étatique avec les décisions prises à Paris. La nécessité, pour un ministre, de faire le déplacement, alors que des responsables techniques de son département, sont déjà du voyage, dont certains à la charge d’entité internationale, semble aussi absurde. D’autant plus que seuls deux ministres, ceux des Affaires étrangères et de l’Environnement, et un de ses conseillers spéciaux, auront le droit d’accompagner le chef de l’État dans la salle de conférence.