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Pour disculper une conseillère du président – Le secret d’une correspondance diplomatique violé

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La présidence a dévoilé, hier, une note verbale de l’ambassade de France qui blanchit une proche
du chef de l’État. C’est une violation de correspondance diplomatique.

Une note verbale émanant de l’ambassa­de de Fran­ce a été rendue publique par la présidence de la République, hier. Le document, visant à disculper la conseillère du chef de l’État, victime de rumeurs d’interpellation par les douanes françaises, a été envoyé à la presse, accompagné d’un communiqué du ministère des affaires étrangères. Sur sa page Facebook, la Présidence n’a pas manqué d’y ajouter des posts incendiaires contre ceux qui avaient lancé la rumeur.
« Les recherches diligentées auprès des différents services de l’État habilités se sont avérées négatives », explique donc l’ambassade de France dans la note verbale. Selon Attallah Béatrice, ministre des Affaires étrangères,’il s’agit d’une réponse à une première note verbale en date du 15 décembre, adressée aux autorités françaises par la partie malga­che. Des indiscrétions affirment cependant que des échanges téléphoniques ont eu lieu avant les correspondances officielles.
Cette note demande à l’ambassade de France « de bien vouloir l’informer de l’éven­tualité d’une interpellation, par les autorités françaises, faite à l’encontre de Nicole Andriana­rivoson, conseiller spécial du président de la République de Madagascar ».
«C’est une démarche que le ministère des Affaires étrangères établit pour tous les ressortissants malgaches qui rencontrent des problèmes en terre étrangère, quelle que soit sa situation. Nous l’avons donc fait pour le cas de la conseillère du président comme n’importe qui d’autres», explique Béatrice Attallah, par rapport à cette situation.
Au delà des aspects politiques de cette affaire, c’est la publication par voie publique de la correspondance diplomatique qui dérange dans cette formalité.

Infraction à la clé
Selon l’explication d’un diplomate, il y a violation « lorsqu’une tierce personne a pris connaissance du contenu de la missive sans le consentement de l’expéditeur ».
«Dans le cas présent, on ne sait pas si l’ambassade de France a donné son consentement. Mais la dimension diplomatique que pourrait prendre la violation dépend également de la sensibilité de l’information que contient la note verbale », explique un diplomate malgache, interrogé sur le sujet.
Un autre diplomate indi­que que « les notes verbales, forme de correspondance officielle entre deux pays, ne devraient pas être divulguées et devraient constituer des documents internes entre les différents services diplomatiques».
Cette information qui a circulé sur les réseaux sociaux, repris par certains journaux, et qui avait par la suite enflammé la toile, a suscité cette réaction du ministère des Affaires étrangères. Nicole Andrianarivoson aurait été interpellée par la police française, à Paris, en possession de trois millions d’euros en liquide.
Si elle voyageait réellement avec une telle somme, une déclaration à la douane française aurait été indispensable, sinon elle aurait risqué de se retrouver en situa­tion d’infraction par rapport à la loi française.
L’affaire a sans doute provoqué l’embarras jusqu’au sommet de l’État. Mais malgré la dimension médiatique prise par le dossier, aucune réaction officielle n’a été faite jusqu’à ce jour. Le fait qu’une « enquête parallèle » a été effectuée par voie diplomatique pourrait également planer le doute en matière de confiance et de la véracité de l’information.
Logique donc, après le soulagement qui a suivi cette note verbale, que le site officiel de la Présidence déroge à son devoir de réserve et n’a pas pu s’empêcher de faire ce post revanchard.


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