Le redéploiement du personnel des ambassades a déjà commencé mais la nomination des ambassadeurs attend toujours la décision d’Iavoloha.
La valse du personnel diplomatique a déjà commencé dans les ambassades malgaches. C’est ce qu’a déclaré Béatrice Attalah, chef de la diplomatie malgache en marge d’une rencontre avec la presse, vendredi. Selon ses explications, il y a des affectations mais également des départs à la retraite qui doivent être effectués. Et les diplomates de carrière seront prioritaires dans les nouvelles affectations.
« Notre souhait, c’est de pouvoir placer le maximum de personnes issues du ministère des Affaires étrangères dans les ambassades », affirme le patron de la diplomatie malgache.
Le conflit entre les nominations politiques et les diplomates de carrière, ayant suivi des formations spécialisées dans ce domaine, existe au MAE, depuis longtemps. D’ailleurs, c’est un véritable casse-tête pour les directeurs des ressources humaines successifs de ce ministère qui se retrouvent entre l’enclume et le marteau. La déclaration de Béatrice Attalah constitue donc un défi majeur qui attend une concrétisation effective.
Par ailleurs, la nomination d’ambassadeur attend toujours la décision du chef de l’État, Hery Rajaonarimampianina. Le MAE affirme avoir déjà fait des propositions sur base de critères techniques d’une liste de personnes pouvant être nommées dans les ambassades.
Changements
Annoncée comme imminente à plusieurs reprises, l’opération a été remise à plus tard à plusieurs reprises et pour diverses raisons. Au mois de juin, par exemple, la fronde des députés et la tentative de destitution du Président ont retardé les nominations qui étaient déjà « prêtes », selon une source avisée.
« Président a demandé au ministère des Affaires étrangères de patienter un tout petit peu. Il attend sans doute les prochaines élections sénatoriales pour prendre la décision finale », révèle une source proche d’Iavoloha.
Si cette analyse s’avère exacte, des changements importants seront donc attendus en début d’année. Outre les candidats aux sénatoriales proches du pouvoir qui seront recalés, il n’est pas impossible que des ministres qui forment l’actuel gouvernement soient casés dans des ambassades en cas de remaniement.
« C’est une pratique courante des différents régimes qui se sont succédé. Les postes d’ambassadeurs sont souvent des voies de garage idéales pour des proches du Président qui deviennent gênants », affirme un autre diplomate.
Par rapport à ce dernier point, la liste risque d’être longue pour Hery Rajaonarimampianina. Des noms de personnes ambassadeurables ont même déjà circulé, depuis quelque temps.
En tout cas, le Chef de l’État a déjà affirmé à plusieurs reprises que ses critères seraient surtout en fonction de l’orientation politique qui est de privilégier la diplomatie économique.