N’ayant pas encore reçu la rançon qu’ils ont réclamée, les ravisseurs des deux adolescents proches d’un opérateur de la filière bois précieux à Toamasina ont menacé de décapiter leur second otage. Une fusillade a éclaté lorsqu’une opération a été lancée.
Advienne que pourra. La famille des deux adolescents, tombés dans les griffes d’une bande de ravisseurs à Toamasina, ne semble pas vouloir céder d’un iota, bien que l’un des otages, une fillette de quatorze ans, ait été violée et torturée, avant que ses bourreaux ne se débarrassent dimanche de son corps inerte, à proximité du lieu d’habitation de ses parents.
La veille de Noël, les kidnappeurs ont menacé de décapiter leur second otage, un jeune homme de dix-sept ans, et de balancer sa tête devant sa résidence familiale. Jouant leurs dernières cartes, les malfaiteurs ont menacé que la mère du jeune homme sera bientôt inscrite sur leur liste, si la rançon de un million et demi d’euros qu’ils réclament, n’est pas versée.
Offusqué par l’exécution de l’adolescente, qu’il avait élevée comme sa fille, l’opérateur de la filière bois précieux, cible de ce rapt qui vire en meurtre a signifié qu’il ne peut tolérer qu’on s’en prenne à sa famille.
Comme réponse du berger à la bergère, les forces de l’ordre ont frappé d’une main de fer. Dans la nuit du 24 au 25 décembre, une fusillade des plus violentes a secoué le quartier de Tsarakofafa, à Tanambao, lorsque trois suspects ont été débusqués. Selon les informations communiquées, les forces de l’ordre ont fait mouche lorsque des échanges de coups de feu ont éclaté.
Bien que blessés, les trois hommes recherchés ont réussi à se glisser à travers les mailles des filets de la police. Emportés par la panique, ils ont abandonné leur moto. Jusqu’au crépuscule, des éléments mixtes ont passé au peigne fin les lieux de l’affrontement. La traque s’est poursuivie jusqu’à hier soir, mais elles se sont avérées infructueuses.
Avis de recherche
De son côté, le Parquet est passé à la vitesse supérieure. Les noms et les photos de trois grands ravisseurs notoires de rapt contre rançon, sont de ce fait placardés dans les bureaux de la police et de la gendarmerie.
Parmi ces fugitifs figurent « Fredo », un ravisseur bien connu de la police criminelle, activement recherché depuis 2010. Un avis de recherche est également lancé contre son compère « Lejo », déclaré evadé de prison depuis le 23 novembre, jour où les victimes ont été la proie de la bande près du pont de Tanambao Verrerie. Lejo est montré du doigt pour avoir été parmi les auteurs de l’enlèvement. Avant son évasion, il a effectué une main d’œuvre pénitentiaire pour le compte d’un magistrat. Ra-Micka, ancien chauffeur d’une société d’exploitation minière, est également dans le collimateur.
Ce double kidnapping est devenu une affaire d’État, depuis dimanche, lorsque les bandits ont ôté la vie de la collégienne, et lancé un ultimatum de 24 heures. Un véhicule tout-terrain de marque Mitsubishi Sportero 4×4, à bord de laquelle ont été embarqués les otages, a été retrouvé dans la propriété d’une employée du tribunal à la retraite, dans le quartier d’Andranomadio. Cinq suspects se sont fait cueillir au passage.
Mardi, le Premier ministre a tiré la sonnette d’alarme à Mahazoarivo, en condamnant avec véhémence l’acte meurtrier. Il a souligné que tous les moyens seront mis en œuvre pour que le captif ait la vie sauve, et que les auteurs, encore en liberté, soient arrêtés dans les plus bref délais pour répondre de leurs actes. Onze membres et complices sont déjà sous les verrous d’après ses déclarations.