L’Assemblée nationale voudrait redorer son blason après la cacophonie politique qui y a régné. Les parlementaires interpellent des hauts gradés sur les exécutions sommaires.
Une interpellation. « Le président de la commission de Défense au sein de l’Assemblée nationale va inviter des hauts gradés de l’Armée à s’expliquer, sur l’opération de sécurisation dans le Sud », a annoncé Freddie Mahazoasy, vice-président de l’Assemblée nationale. Une nouvelle qu’il a lancée hier, après la remise des ouvrages sur le droit international des droits de l’Homme ainsi que le droit humanitaire, les relations internationales par le PNUD et le Haut commissariat des Nations Unies, aux droits de l’homme à Tsimbazaza. « Nous sommes inquiets que l’Armée entreprenne, en première ligne, une mission de sécurisation dans le Sud. L’armée est une force de troisième catégorie, spécialisée dans la défense du territoire », avance par contre Omer Kalameu, conseiller aux Droits de l’Homme au bureau de la coordination résidente du Système des Nations Unies. Cette mission devrait être ainsi menée par la Gendarmerie nationale. « Les forces de l’ordre nous ont toutefois rassurés que le rappel au respect des droits fondamentaux, a été déjà effectué auprès des éléments sur terrain, par les hauts responsables de l’armée », a ajouté Freddie Mahazoasy. Cette assurance est toutefois difficile à croire quand les forces de l’ordre avancent qu’elles ont tué des présumés dahalo qui n’ont pas été jugés devant le tribunal.
Interpellation
L’armée n’est pas la seule à être pointée du doigt. « Nous nous inquiétons également face à l’arrestation musclée menée par des éléments de l’Etat major mixte opérationnel de la région Analamanga à l’encontre des étudiants manifestants à Ankatso », poursuit le vice-président de l’Assemblée nationale.
Mais, les parlementaires ne devraient pas se satisfaire d’une simple interpellation dans le cadre du non respect des droits de l’Homme. « La Chambre basse a le devoir et le droit d’enquêter, de dénoncer et de censurer le gouvernement, sur de cas de non respect des droits de l’Homme », souligne Omer Kalameu, conseiller aux Droits de l’Homme au bureau de la coordination résidente du Système des Nations Unies. Ce qui est peu pratiqué par les parlementaires, à en juger les propos de Freddie Mahazoasy. « Nous avons interpellé une fois le gouvernement, sur des cas du non respect des droits de l’Homme. Mais, cette interpellation va essaimer après ce coup de pouce donné par le Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme », promet le vice-président de l’Assemblée nationale.