Les conseillers municipaux TIM ont revendiqué hier la levée de la décision de fermeture de la place de la démocratie à Ambohijatovo.
L’animosité entre le pouvoir central et la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) risque de prendre une autre tournure. Le colonel Faustin Andriambahoaka, président du conseil municipal d’Antananarivo et quelques membres du conseil municipal, notamment du parti Tiako i Madagasikara (TIM), ont réclamé, hier,
en conférence de presse la réouverture de la place de la démocratie à Ambohijatovo. Même si le motif qu’ils ont évoqué est « de donner la voix au peuple et pour promouvoir la démocratie », une telle initiative dans le contexte actuel, marqué par une escalade de tension entre le maire Lalao Ravalomanana et la présidence de la République, constitue un signal peu amical, voire provocateur, lancé à l’endroit de Iavoloha.
« Nous demandons à ce que la délibération adoptée par le conseil municipal en 2012 concernant la fermeture de la place de la démocratie soit annulée », a déclaré le colonel Faustin Andriambahoaka face à la presse, hier.
Le TIM a-t-il donc l’intention de mobiliser ses partisans pour faire pression sur l’État Cette intention n’a pas été annoncée ouvertement, hier. En effet, cette annonce faite par ses conseillers fait suite à des demandes adressées à l’État par les quelques membres du conseil municipal pour la mise à la disposition de la CUA du Service Autonome de Maintenance de la Ville d’Antananarivo (Samva) pour gérer les ordures de la capitale ainsi que pour la réouverture des stations de radio et de télévision appartenant à la CUA. En tout cas, il s’agit d’une marque de soutien au maire Lalao Ravalomanana qui avait fait savoir sa colère envers le régime lundi concernant le même sujet.
Hostilité
« Si la tutelle du Samva est rendue à la commune, nous pourrons enlever les ordures dans le plus bref délai », a-t-il argumenté pour tenter de se dégager de toutes responsabilités concernant la situation de délabrement total qui sévit dans la ville des Milles à l’heure actuelle.
Logiquement, le TIM étant majoritaire au sein du conseil municipal, la levée de cette décision pourrait être possible. Néanmoins, le projet rencontre déjà l’hostilité des autres conseillers comme Lalatiana Rakotondrazafy. « J’ai toujours milité pour la réouverture de la place de la démocratie. Mais je dénonce la manière utilisée par ces quelques membres du conseil municipal, notamment les membres du parti Tiako i Madagasikara. Il suffit d’ouvrir le débat pour que nous nous penchions sur ce sujet. Ce n’est même pas la peine de l’annoncer à tout le monde », réagit le leader du parti Freedom. Lalatiana Ravololomanana, membre du conseil municipal, semble également en accord avec cette demande. Elle dénonce néanmoins le manque de leadership de Lalao Ravalomanana. « La capitale est toujours un terrain de lutte de pouvoir. La maire devrait anticiper toutes les mesures avant de diriger la capitale au lieu de pleurnicher. Concernant la réouverture de la place de la démocratie, j’ai toujours milité pour sa réouverture », lance Lalatiana Ravololomanana.
Une affaire qui est certainement à suivre donc. Sans oublier que la préfecture a encore son mot à dire en ce qui concerne les rassemblements publics.
Vonjy Radasimalala/ Mahefa Rakotomalala