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Betroka – Quatre cents civils armés passent à l’attaque

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Furieux de l’exécution de quatre des leurs, plus de quatre cents hommes rassemblés dans huit communes, marchent sur un village. Les défunts décapités ont mis le feu aux poudres.

Une onde de choc menace de s’abattre à Voromihatra, à Betroka. Mardi après-midi, plus de quatre cents hommes, brandissant des fusils de chasse et tout un arsenal d’armes blanches, ont lancé une attaque contre ce village, connu comme étant une plaque tournante du vol de bétail, où les bandits de grand-chemin écumant les zones rouges du Sud se replient, se réorganisent et se partagent leur butin. Rassemblés dans le pacte villageois «Dinan’ny zanak’i Mangoky», les civils engagés dans cette bataille veulent récupérer à tout prix, les corps de quatre des leurs, tués lors d’un vol de bétail perpétré par des brigands retranchés dans le village assailli.
En début de semaine, les malfaiteurs ont frappé Benonoky Mahazoarivo. Ils se sont emparés de soixante têtes de bovidés, appartenant à un éleveur. Un affrontement a éclaté et les canailles ont emporté les dépouilles de quatre villageois, dont la mort a rameuté les membres du pacte villageois «Dinan’ny zanaky Mangoky». «L’atmosphère est devenue délétère lorsque des bruits, selon lesquels les défunts ont été décapités, et que leurs bourreaux ont pris leurs têtes pour les donner à un sorcier, ont circulé», indique le lieutenant-colonel Théodule Ranaivoarison, commandant du groupement de la gendarmerie de la région Anosy. «Le pacte villageois a du coup décidé de passer à l’attaque. Ses membres se sont alors mis à former leurs rangs dans huit communes, pour ensuite constituer cette armée de quatre cents hommes», poursuit le commandant de groupement.

Civils rebelles
Le «Dinan’ny zanaky Mangoky» est homologué, à entendre les autorités locales. Mardi après-midi, vers 14 heures, la horde villageoise, en état d’énervement total, a quitté son point de ralliement à Ivahona, une commune située à 25 kilomètres du chef lieu de district de Betroka, et a marché gravement sur Voromihatra
«C’est très fort bien que ce pacte soit homologué, mais il ne peut être appliqué isolément, autrement ce serait l’anarchie. Mardi, avant que ses membres ne se lancent à ce périple, j’ai envoyé à Ivahona des éléments de la compagnie de Betroka, conduits par un lieutenant, pour mener l’opération et encadrer ces villageois déterminés à engager une poursuite. Malheureusement, ces derniers ont pris la route sans avoir attendu la gendarmerie, ce
qui est inacceptable», tonne le colonel Théodule Ranaivoarison, outré. Il a été contraint de rappeler ses éléments pour raison de sécurité. «J’entends en toucher quelques mots aux présidents du pacte», poursuit-il.
Favorable aux guet-apens, le terrain à parcourir entre Voromihatra et Ivahona, est un véritable champ de bataille, peuplé de truands embusqués qui frappent par meutes. Des dizaines de poursuivants de troupeaux volés y étaient déjà tombés sous les balles des dahalo. Il faut des centaines d’hommes armés pour traquer les dahalo dans cet abattoir, d’après le commandant du groupement.


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