Les premiers mois de 2016 pourraient encore servir à préparer la relance économique. Certains objectifs annoncés début 2015 ont du mal à se concrétiser.
Epreuves et premières floraisons. C’est en ces mots que Hery Rajaonarimampianina, président de la République, a résumé l’année 2015 dans son discours de fin d’année, prononcé le 30 décembre dernier. Un constat qui contraste cependant avec « les objectifs ambitieux mais réalistes », annoncés par le locataire d’Iavoloha, lors de la cérémonie de présentation des vœux des corps constitués et diplomatiques, le 9 janvier 2015.
Rassurer les investisseurs en améliorant le climat des affaires, la sécurisation et la protection des investissements a été parmi les
annonces faites par Hery Rajaonarimampianina devant ses convives et la nation, en janvier de l’année dernière. Des investissements massifs, le plus tôt possible, étant la voie la plus rapide pour une relance économique. Dans son allocution de mercredi, le Chef de l’État a, pourtant, encore inscrit ce point parmi les objectifs à concrétiser à court terme, durant les prochains mois.
Les premières réformes engagées dans ce sens, comme celle de la douane, se sont, en effet, heurtées à de fortes contestations syndicales. Par ailleurs, dans son allocution du 9 janvier 2015, le Président s’est félicité d’en avoir fini avec l’édification d’un socle lui assurant une stabilité politique. Un édifice pourtant facilement abattu par les frondes des députés, lors de la tentative de déchéance et de motion de censure de mai et juin.
Attente
Durant le bref discours de mercredi dernier, le chef de l’Etat n’a pas omis de mentionner les bras de fer politiques et sociaux qu’a dû mener l’Exécutif durant l’année passée, ajoutant les catastrophes naturelles, en début 2015, assénant le coup de grâce à l’économie, et chamboulant les priorités. L’année passée n’a, certes, pas été avare en épreuves pour l’Exécutif. Des circonstances probablement peu atténuantes pour le citoyen lambda, face aux objectifs non atteints.
La lutte contre la corruption et la concrétisation de la bonne gouvernance, parmi les annonces du 9 janvier 2015 sont toujours fortement critiquées, à croire les résultats des enquêtes et études publiés. Réduire l’insécurité, résoudre le problème énergétique, la lutte contre les exploitations et commerces illicites des ressources naturelles, ce sont autant d’objectifs annoncés lors des vœux présidentiels pour 2015, mais vraisemblablement, toujours en cours de concrétisation, voire encore au stade de cogitation, pour certains.
Mercredi, le chef de l’État n’a pas oublié de mentionner ses actions diplomatiques, par le biais de ses voyages, pour séduire les bailleurs internationaux. Toutefois, en matière diplomatique, la mise en place « d’une diplomatie guerrière et au fait des réalités du pays, de ses atouts », annoncées en janvier 2015 aussi, reste encore en attente. Après deux ans de mandat, aucun ambassadeur n’est encore nommé pour porter la politique diplomatique du pouvoir.