Les idées restent floues à la Chambre basse concernant la mise en œuvre du pacte de responsabilité. De l’entente entre le chef de l’État et les députés, pourtant, devrait dépendre la convocation d’une session extraordinaire.
Remue-méninges. Cela pourrait trouver tout son sens dans la conjoncture politique actuelle. Selon Jean Max Rakotomamonjy, président de l’Assemblée nationale, une rencontre avec Hery Rajaonarimampianina, président de la République, devait se faire hier, sinon ce jour. Les deux chefs d’institution pourraient profiter de l’occasion pour accorder leurs violons.
Pour l’heure, en effet, le chef de l’État, les groupes parlementaires et individuellement, les députés, tous semblent cogiter pour trouver une manière de concrétiser le pacte de responsabilité recommandé par la Haute cour constitutionnelle (HCC), mais à son avantage. Le locataire d’Iavoloha est le premier à dégainer, proposant aux députés un mémorandum de stabilité. Un pacte de non-agression entre les deux Institutions, selon lui, mais aussi pour s’arroger une nouvelle majorité autour de son programme à l’Assemblée nationale.
Une initiative qui semble avoir un peu plus renforcé la confusion autour de la concrétisation du pacte de responsabilité, surtout du côté des députés. Même ceux qui ont adhéré à la proposition présidentielle affirment que ce mémorandum n’est pas le pacte recommandé par la HCC. « Le mémorandum ne concerne que ceux qui veulent soutenir le programme du Président, mais le pacte implique tous les députés, sans exception », affirme un signataire de l’acte.
Quatre-vingt-dix députés, au moins, c’est le nombre de signataires du mémorandum claironné, dont le président de l’Assemblée nationale. Le numéro un de Tsimbazaza semble pourtant brouiller les pistes concernant son adhésion à la proposition du chef de l’État.
Accord
Hier, en marge d’un événement à la Chambre basse, l’homme au perchoir a juste déclaré : « L’essentiel n’est pas qui a signé ou pas, mais que le président de la République et l’Assemblée nationale discutent pour trouver une solution. » C’est la seule réponse apportée par Jean Max Rakotomamonjy aux journalistes qui lui ont demandé s’il a signé ou non le mémorandum de stabilité.
Il devrait être plus bavard, ce jour. Sauf changement, le président de l’Assemblée nationale prévoit, en effet, de tenir une conférence de presse. En attendant, la confusion autour de la concrétisation du pacte de responsabilité reste entière. Pour contenir les effusions de matière grise, probablement, Freddie Mahazoasy, vice-président de l’Assemblée nationale, préfère utiliser le terme « accord ».
D’après l’élu d’Antsiranana: « Nous nous dispersons dans les terminologies. Alors, je préfère parler d’accord, concernant la recommandation de la HCC. Les choses commencent à bouger à l’Assemblée nationale (…) Je pense qu’un accord avec le président de la République sera conclu incessamment. » Freddie Mahazoasy évite, cependant, d’indiquer à quel niveau se déroulent les tractations à l’Assemblée nationale.
Les groupes parlementaires composant la Nouvelle majorité parlementaire (NMP), réclament que les négociations se fassent à leur niveau. Mais, « les partisans de la majorité présidentielle cueillent les députés un par un pour éviter d’âpres négociations avec les groupes », confirme une source avisée à Tsimbazaza. Selon cette dernière, la confusion actuelle serait entretenue par certains députés. « Ils craignent de se faire ravir leur place et veulent ainsi ménager la chèvre et le chou », ajoute-t-elle. Outre une recomposition du gouvernement, des députés pro-Président souhaitent, également, que la création d’une nouvelle majorité présidentielle s’accompagne de l’élection de nouveaux membres du bureau permanent.
La rencontre entre le président de la République et celui de la Chambre basse pourrait, aussi, être une manière de se rassurer mutuellement sur une réelle non-agression, à tous les niveaux. En attendant un « accord », entre le chef de l’État et l’Assemblée nationale, pourtant, les affaires étatiques sont au point mort depuis plusieurs semaines, en l’absence de loi de finances rectificative (LFR). La rencontre entre Hery Rajaonarimampianina et Jean Max Rakotomamonjy devrait, en effet, définir le sort de la session extraordinaire à Tsimbazaza.