Le concept « Parlez-moi » propose la découverte de la capitale de façon originale. Deux artistes utilisent des techniques de cartographie modernes.
La carte est tout un symbole, il représente l’espace et l’histoire d’une ville. C’est justement en ce sens que Joël Andrianomearisoa et Omar Victor Diop ont choisi le Foiben-Taotsarintanin’i Madagasikara ou FTM à Ambanidia comme point de départ de leur projet. Un voyage singulier à travers Antananarivo qui durera jusqu’au 24 septembre. Ce projet des deux artistes a pour objectif de proposer une nouvelle façon de voir la ville des Milles. À travers des cartes, des mots (ses ressentis), et des cartes de la ville d’Antananarivo, Joël a présenté, au grand public, son concept « Parlez-moi ».
Depuis que les moyens informatiques ont considérablement permis d’améliorer les techniques cartographiques, la précision des représentations géographiques d’une localité donnée n’a jamais été aussi parfaite. Pourtant, l’art de composer les cartes géographiques n’était pas si objectif et carré qu’il ne l’est aujourd’hui. Les images reflétées par les cartes d’autrefois étaient plutôt le fruit d’une subjectivité se rapprochant le plus possible du réel de la part des cartographes. Ces derniers étaient alors considérés comme étant des « géo-artistes ». Des artistes de la carrure de Joël et d’Omar ont la capacité d’apporter une réelle vision artistique de la ville à partir de moyens techniques sonores, visuels ou écrits.
Artiste et cartographie
Selon l’Histoire, une corrélation très proche a toujours existé entre les artistes et les cartographes. De ce fait, les cartographes sont eux-mêmes des artistes. De nos jours, on constate de nombreux artistes contemporains qui s’inspirent de la cartographie pour leurs créations artistiques. La cartographie en devenant un art, est perçue comme une extension de la peinture et surtout de la photographie. Ainsi, les œuvres photographiques d’Omar deviennent des véhicules qui nous transportent à travers le temps et l’espace (histoire et géographie d’Antananarivo). On est appelé à qualifier cela de « Géographie subjective » Ainsi, le FTM est le mieux indiqué pour inaugurer cet événement riche en création que proposent Joël et Omar. Ceci nous transportera au Talak’s Andohalo, à la caserne des sapeurs-pompiers à Tsaralalana, au Karaoké du Green Antaninarenina, sur les escaliers d’Antaninarenina, à La Caverna Isoraka, ou encore à la bibliothèque nationale Anosy.
Harilalaina Rakotobe