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Opération « fahalemana » – L’armée adopte un profil bas

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L’armée change de langage au sujet de l’opération « Fahalemana ». Opération d’État, sécurisation, ennemis au sens pénal, légitime défense sont de rigueur.Atténuation. Une note en-dessous est perceptible dans les discours des responsables des Forces armées concernant l’opération « Fahalemana ». Lors d’une conférence de presse au ministère de la Défense nationale, hier, le commandement de la Grande muette a sensiblement changé de langage.
Au lendemain de la mort de huit soldats, tombés sous les feux des « dahalo », les termes « guerre et ennemis de la nation », ont été prononcés par le commandement de l’État major de l’Armée Malgache. Depuis hier, toutefois, ces mots ont été écarté du vocabulaire de l’opération « Fahalemana ». Devant la presse, « mission de sécurisation », est réapparue dans le discours du général Domi­nique Rakotozafy, ministre de la Défense nationale.
« Nous ne sommes pas en situation de guerre (…) », a même répliqué à un journaliste le général de corps d’armée. Au sujet de faire des « dahalo » des ennemis, le ministre de la Défense met également de l’eau dans son vin. Certes, il garde le mot ennemi, mais ajoute « au sens pénal du terme ». Selon ses explications, dans un contexte de guerre, le militaire doit tirer le premier sur l’ennemi. Dans son sens pénal, il ne s’agirait plus de tirer à vue sur l’ennemi, mais seulement s’il est le premier à engager l’affrontement. Sinon, d’après le général, l’ennemi au sens pénal, devra être remis à la justice.
Faille
La légitime défense, au sens des articles 328 et 329 du code pénal devrait alors revenir conditionner l’usage des armes par les militaires sur terrain. Si le ton des
discours baisse, ce n’est visiblement pas le cas de la volonté d’en découdre avec les « dahalo ».
Seulement, depuis quelques jours, des informations font état de suspicions d’exactions perpétrées par les éléments sur terrain. Les défenseurs des droits de l’homme, internationaux notamment, n’ont pas tardé à hausser la voix pour faire part de leur inquiétude. Le fait que ce soit l’armée qui mène une opération de sécurisation motive, surtout, les craintes. D’anciens militaires ont aussi fortement critiqué l’initiative de l’armée et la manière dont est conduite « la guerre », contre les « dahalo ». Des critiques qui semblent, visiblement, peu digestes aux goûts du commandement de l’État major.
« La société malgache est différente des pays étrangers. Pour vous qui critiquez notre action, évaluez la manière dont vous conduisez le maintient de la paix en Syrie, par exemple », a tonné le général Béni Xavier Rasolofonirina, chef d’État major général de l’armée Malagasy (CEMGAM). Les officiers gradés à la retraite qui ont opiné sur le sujet, en ont également pris pour leur grade. « Qu’auriez-vous fait   Si la situation de l’insécurité est ainsi actuellement, c’est que vous en êtes aussi, en partie, responsable », a-t-il ajouté.
Quoi qu’il en soit, en conséquence, des mesures de réajustement de la mission ont été annoncées, hier. « Une cellule de communication est mise en place pour appuyer la mesure opérationnelle », a indiqué le ministre de la Défense. Outre la Défense nationale, les ministères concernés par les vols de bovidés devront aussi composer cette cellule, à savoir le ministère de l’Intérieur, celui de l’Élevage et de la Justice.
« Nous avons constaté un manque de coordination, surtout dans les échanges d’information. (…) Ce n’est plus une mission de sécurisation normale, mais bien plus large », a indiqué le général Rakoto­zafy. Dans ce sens, l’opération « Fahalemana », sort du cadre militaire pour devenir « une opération d’État ». Les explications apportées lors de la conférence de presse d’hier révèlent, par ailleurs, les failles de la politique sécuritaire à Mada­gascar. Le ministre de la Défense dénonce, notamment, une rupture dans la chaîne de sécurité. À cela s’ajoute l’absence de texte accompagnant les dispositions constitutionnelles et les imbroglios dans les compétences des différents corps composant les forces de sécurité. La définition d’un concept de défense semble urgente.


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