Jean Max Rakotomamonjy et consorts opposent une fin de non recevoir à leur suspension. Tout en affirmant l’unité du parti, ils fustigent le CO.
Nul et non avenu. C’est la réponse servie par le Bureau national de coordination (BNC), du parti du Libéralisme économique et action démocratique (Leader Fanilo), à la décision de suspension à son encontre, prise par son Conseil d’orientation (CO). Durant une longue conférence de presse, hier, au siège du parti à Ampasanisadoda, Jean Max Rakotomamonjy, président national et les autres membres de l’organe exécutif des Jaunes se sont appliqués à répliquer aux arguments du CO.
« Le CO n’a pas les prérogatives pour suspendre le BNC, aussi, nous considérons cette décision comme nulle et non avenue. Le Bureau national continue d’exercer », c’est le message principal martelé par ceux qui se sont présentés à la presse, hier. Outre le président national, des noms du parti Leader Fanilo tels Eric Rabearisoa, secrétaire général national, Constance Razafimily, Cyril Reboza, Alphonse Toto, Eric Rajaona et Ihary Razafindrazaka, représentant la branche France du parti, ont fait bloc contre la décision du CO.
Rappelons que le Conseil d’orientation des Jaunes a communiqué lundi une décision prise, le 16 décembre où il s’est réuni en conseil de discipline. Il s’agit de la suspension des membres du Bureau national. « Manquement aux valeurs et principes du parti, notamment, l’éthique politique et le non-respect des textes (statuts et règlement intérieur), et les bonnes pratiques au sein du parti », sont notamment les raisons invoquées.
Pour sa défense, le BNC brandit l’article 13.2 du statut du parti disposant que « le CO s’érige en conseil de discipline lorsqu’il est saisi d’un dossier introduit par le secrétaire général national, après consultation du BNC ». Sur ce point, « chacun peut interpréter le règlement du parti, mais le CO peut suspendre le BNC. Nous savons ce que nous faisons », avait soutenu Noël Andriamirasatrana, membre du CO.
Éthique
« Notre rôle depuis que nous avons été élus par le Conseil national, instance suprême du parti est de faire en sorte que le parti reste au devant de la scène politique. (…) Appartenir à un parti implique des droits et des responsabilités, dont le paiement des cotisations. Ceux qui ont pris cette décision n’ont même pas payé leur cotisation depuis l’entrée en fonction de ce BNC.
(…) D’autres n’osent même pas représenter le parti aux élections, alors qu’ils ont été sollicités », tacle Jean Max Rakotomamonjy.
Le président de l’Assemblée nationale et le député Constance Razafimily font, pourtant, partie de ceux qui sont particulièrement ciblés par la décision du CO. En cause, la candidature de
l’épouse du numéro Un du Leader et du député Razafimily aux Sénatoriales pour la province d’Antsiranana et Fianarantsoa. Des militants pestent contre un « parachutage et un népotisme ». Sur ce point les explications apportées hier, sont peu convaincantes, voire contradictoires.
« Le parti dispose de démembrements locaux, qui présentent des propositions de liste de candidat. Ce n’est pas le BNC seul qui décide, mais pour ce qu’il en est de l’épouse du président Rakotomamonjy, cela a été un choix stratégique étant donné le réseau du
couple dans la province d’Antsiranana, qui constitue une circonscription », explique Eric Rabearisoa tandis que le député Razafimily affirme que « je n’ai pas besoin de l’avis du CO. Le parti respecte la décentralisation et je me suis présenté après avoir demandé l’avis de mes électeurs ».
Taclant un membre particulier du CO, Constance Razafimily soutient que, « celui qui a intégré son épouse et ses enfants dans le cabinet du ministère des Finances, en sont temps, n’est pas bien placé pour parler d’éthique ». Devant la presse, hier, les membres du BNC ont, aussi, voulu jouer la carte de l’apaisement et du maintien de l’unité du parti, laissant entendre qu’ils ont, eux aussi le pouvoir d’écorcher les membres du CO. « Espérons qu’ils reprendront conscience et que nous n’aurons pas à le faire », lance le président national.
Malgré la recherche d’unité affichée, les propos
lancés hier trahissent l’importance des divergences entre le Bureau national et du Conseil d’orientation. La réunion le Conseil national qui serait prévue en août pourrait être décisive pour le parti.