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Sept ans après, des questions sans réponses autour du lundi noir

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Sept ans après les casses du 26 janvier 2009, plusieurs questions restent en suspens. Y apporter des réponses risque d’être difficile, étant donné le contexte politique, social et économique.

Questions. Qui sont les responsables ?  Qui sont les commanditaires ?  Pour quelles raisons ?  Quid des indemnisations des victimes ?  À qui incombe l’obligation de les payer   Ce sont là autant de questions qui restent toujours sans réponse, sept ans après les émeutes et casses du 26 janvier 2009.
Tristement baptisé « lundi noir », des événements sans précédent ont secoué la capitale durant cette journée de janvier 2009. Des actes de casse et de vandalisme qui ont fait tâche d’huile jusque dans les grandes villes des provinces. Une journée qui a fortement ébranlé l’économie du pays, mais surtout, pour certains observateurs a causé « une cassure sociale et un dérèglement des normes, toujours visibles jusqu’à maintenant ».
Sur la responsabilité des faits, les camps des principaux protagonistes de la crise, à savoir ceux des anciens chefs d’État Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina se rejettent toujours la responsabilité. Des thèses avancent, du reste, que les casses auraient été commanditées et organisées, mais là aussi, aucune réponse jusqu’ici. Étant au pouvoir à l’époque, les services de renseignement lui ont, certainement, communiqué les identités des éventuels responsables. Questionné à ce sujet au Magro Tanjom­bato, hier, le fondateur de l’empire Tiko a préféré se dérober, mettant en avant sa volonté d’aller de l’avant.
Outre l’affrontement politique, le « lundi noir », a surtout fait plusieurs dizaines de morts et des opérateurs ont vu plusieurs milliards d’investissements vandalisés et partir en fumée.
Contexte
Bien que l’indemnisation des victimes soit inscrite dans la Feuille de route, intégrée à l’ordonnancement juridique, rien n’a été fait, sept ans après les casses. Selon ce texte toujours, c’est au Conseil de réconciliation Malagasy (FFM) de fixer les modalités d’application de cette disposition. L’institution réconciliatrice est en cours de refonte et devrait être composée d’une instance en charge des investigations et d’évaluation des dégâts, en vue des indemnisations.
Sur ce point, la Feuille de route prévoit que c’est à l’État de payer. Mais le pouvoir actuel refuse de se voir imposer les termes d’un texte ayant servi à cadrer la gestion de cette période d’exception qu’est la Transition. Surtout que les coûts des indemnisations risquent de peser sur le Trésor étatique. Mais le texte transitoire dispose, aussi, la mise en place d’un « fonds de solidarité nationale » (FNS), pour l’indemnisation des victimes et que « la communauté internationale sera appelée à soutenir ce fonds ».
L’Union africaine (UA) et la Communauté des États d’Afrique australe (SADC), insistent sur l’indemnisation, principal point pendant de la Feuille de route. Mais de source diplomatique, les membres du Groupe international de soutien à Madagascar (GIS-M), rechignent à financer le FNS. Hier, par ailleurs, l’association des marchands du « Trade center », a indiqué avoir déposé une plainte contre X, après les faits du 26 janvier, « mais jusqu’ici, il n’y a eu aucun écho ».
La semaine passée, justement, un avocat s’exprimant sur le « lundi noir », avait suggéré l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur les faits, mais aussi, pour déterminer la part de responsabilité des protagonistes, même pour déterminer qui devrait supporter les charges des indemnisations.


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