Les dix prévenus arrêtés par la brigade criminelle pour le kidnapping perpétré à Toamasina ont été envoyés dare-dare en prison. L’instruction a duré plus de dix heures.
L’instruction des dix prévenus pour le rapt à Toamasina s’est terminée, hier soir, aux alentours de 20 heures. Tous les inculpés ont été placés sous mandat de dépôt, mais le lieu de détention a été gardé secret, pour raison de sécurité, du fait que le transfert a été effectué en pleine nuit.
Le rapt de deux proches d’un opérateur de la filière bois précieux, le 23 novembre, devient un casse-tête judiciaire. Ayant passé au crible le dossier pendant près de quatre jours après que la brigade criminelle a bouclé les enquêtes préliminaires, le Parquet du tribunal d’Anosy a procédé, hier, à l’instruction des dix suspects arrêtés après la libération au forceps à Toamasina d’Arnaud, le dernier otage ayant encore été entre les griffes des ravisseurs, et après l’exécution barbare de sa sœur Annie, une fillette âgée d’à peine de quatorze ans.
Parmi les dix suspects entendus au Parquet hier figure un employé du tribunal à Toamasina. La semaine dernière, des hommes de la police criminelle ont été spécialement dépêchés sur place pour l’arrêter. Un magistrat auprès de la Cour à Toamasina a été, dans la foulée, embarqué. Celui-ci a comparu devant la Cour suprême, lundi, après avoir été placé en détention préventive, jeudi dernier, au pénitencier de Manjakandriana, par cette haute juridiction. Au terme de son audition, le Parquet du tribunal de première instance à Antananarivo, saisi de l’affaire depuis le 13 janvier, a pris le relais. Dans la matinée d’hier, aux alentours de 9h30, les dix prévenus, dont quatre femmes, ont été soumis au feu roulant des questions par les juges d’instruction. Au bout de quatre heures, ils ont été ensuite présentés devant le doyen des juges.
Lourdes charges
De lourdes charges sont portées en leur encontre. Ils sont inculpés, entre autres, pour enlèvement, meurtre, séquestration, extorsion de fonds, détention illégale d’armes à feu et association de malfaiteurs. Quatre des prévenus sont tombés dans les mailles des filets des Forces d’Intervention de la Police (FIP) et de l’Unité d’Intervention Rapide (UIR), dans
l’après-midi du lundi 11 janvier, lors d’un assaut contre la planque des kidnappeurs dans le quartier d’Andranomadio. Un suspect qui s’est chargé d’apporter de la nourriture au captif a été abattu. Quatre kalachnikovs, une grenade offensive et cent dix-neuf munitions ont été, en revanche, saisies. Parmi ces quatre personnes interpellées figurent un couple qui a retenu Arnaud dans leur demeure, avant que la police ne mette fin à son calvaire de cinquante jours. Les deux autres suspects sont pour leur part soupçonnés d’avoir directement participé au rapt. Ils ont permis aux enquêteurs de remonter de fil en aiguille jusqu’à trois autres présumés auteurs du kidnapping, parmi lesquels figurent deux autres femmes. Lors d’une opération, Fredo, un multirécidiviste activement recherché, a été, quant à lui, abattu.
En poursuivant son investigation, la brigade criminelle a coincé à Farafangana, le
17 janvier, un évadé de la prison d’Ambalatavoahangy, traqué depuis le mois de décembre pour ce kidnapping. Quatre jours plus tard, le magistrat et l’employé du tribunal ont été arrêtés à leur tour. Vingt-quatre heures après, un autre individu, également soupçonné d’être
l’auteur l’enlèvement, a été arrêté par la gendarmerie à Brickaville, avant qu’il ne soit livré à la police.
Vingt-et-une personnes, placées sous mandat de dépôt et transférées à la prison d’Ambatolampy le 14 janvier, après avoir été arrêtées à Toamasina quelques semaines plus tôt, attendent, quant à elles, l’enquête au fond.