La nomination de ministres au Sénat devrait conduire à un remaniement du gouvernement. Le Premier ministre devrait rester en place.
Deux options. Quelques juristes s’accordent à dire qu’à la suite de la désignation de Brigitte Rasamoelina, ancienne ministre de la Culture et d’Ahmad, ancien ministre de la Pêche, dans le quota présidentiel pour siéger au Sénat, l’Exécutif se trouve face à deux choix. Soit désigner des intérimaires pour remplacer ces deux ministres sortants, soit procéder à un remaniement.
Selon la Constitution, « les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat public électif ». La loi organique sur le Sénat précise, du reste, que le mandat de sénateur est incompatible, notamment, « avec les fonctions de membres des institutions de la République », donc, y compris celle de membre du gouvernement. « Les deux ministres nommés sénateurs sont ainsi démissionnaires d’office », s’accordent à dire les juristes Rakotamanana Honoré, lui aussi récemment désigné pour siéger au palais d’Anosy, et Ranesa Firiana.
Ces juristes avancent, par ailleurs, que le président de la République et le Premier ministre doivent maintenant choisir entre laisser la gestion de ces deux ministères à des intérimaires, ou procéder à un remaniement. « Forcément, l’intérim est le premier choix », indique Ranesa Firiana. « Les intérims auraient même dû être nommés dès la nomination officialisée », ajoute Honoré Rakotomanana.
Lobbyings
Certaines indiscrétions avancent que l’idée d’un remaniement ferait son chemin, mais ne devrait intervenir qu’après la session spéciale du Sénat. Aux yeux de certains observateurs, l’ex-ministre de la Culture décriée sur le remplacement du directeur de l’Office malgache des droits d’auteurs (OMDA) et le ministre de la Pêche sortant, malmené par les pêches illicites de concombres de mer et autres octrois de licences de pêche contestés, ont été recasés au Sénat.
Certains considèrent les nominations au Sénat comme l’occasion de faire quelques redressements. Le Premier ministre Jean Ravelonarivo, qui a affirmé lundi à Mahazoarivo, n’avoir aucun problème dans ses relations avec le président Hery Rajoanarimampianina, devrait être épargné, d’après toujours les indiscrétions.