Ces deux dernières semaines, les cambrioleurs profitent des nuits pluvieuses pour dévaliser les maisons. Armés jusqu’aux dents, ils opèrent vers 2 h du matin.
Depuis le début de l’année, il n’y a pas eu un jour sans qu’on s’attende à une attaque à main armée, à un cambriolage ou un acte de banditisme dans différents quartiers de la capitale du Nord. C’est dire que le phénomène d’insécurité prend de plus en plus d’ampleur.
Ainsi, les populations ne dorment plus que d’un seul œil. Et pour cause, les voleurs et les cambrioleurs font la loi en emportant tout sur leur passage. Paniqués, désemparés, les Antsiranais interpellent les forces de l’ordre pour plus de sécurité.
Aucun quartier n’est particulièrement visé, mais la semaine dernière on a constaté une série de cambriolages aux alentours du quartier hostile de Dallas, en passant par la rue Point-6, Jardin Caila, Andasoa. Le plus récent a eu lieu à la pharmacie Issa, pas loin de Dallas.
La liste des victimes depuis le début de la saison des pluies n’est pas exhaustive, mais selon des sources policières, il y a eu une période quand les deux commissariats de police de la ville d’Antsiranana ont enregistré une quinzaine de plaintes par semaine se rapportant à des cambriolages.
À chaque fois, des bijoux, des téléphone portables, des ordinateurs, de l’argent et du matériel hi-fi ont été dérobés, se chiffrant jusqu’à plusieurs millions d’ariary et des milliers d’euros.
Quelques cas sont accompagnés de violences physiques, surtout si les victimes résistent. Jusqu’ici, aucune blessure grave n’est enregistrée, néanmoins les personnes cambriolées gardent de mauvais souvenirs du passage de malfrats chez elles.
Patrouilles
Grâce aux indications et dénonciations des plaignants, suivies d’enquêtes policières, deux individus impliqués dans l’affaire Mme Maria Andasoa ont été arrêtés et déférés au tribunal, mais ils ont été remis en liberté quand la victime a reçu une menace de mort et de kidnapping. Cela signifie que les cambrioleurs dictent leur loi auprès de la société antsiranaise. Ils sévissent, ils dérobent, ils menacent, ils tuent et, ils demeurent impunis.
« Ce n’est pas étonnant si les forces de l’ordre n’arrivent pas à maitriser la situation », a déploré un notable de la ville, tout en critiquant la manière dont agit la Justice.
Quoi qu’il en soit, le directeur régional de la Sécurité publique, François, rassure en annonçant que les patrouilles, pédestres et motorisées, seront renforcées. Des éléments mixtes de l’Organe mixte de conception (OMC) seront déployés pour sécuriser les quartiers.
« Les mesures prises ne prendront fin que lorsque cette recrudescence des cambriolages prendra fin », a-t-il déclaré.
Face au phénomène, les Antsiranais redoublent de vigilance, ces dernières semaines. Certains propriétaires de magasin ou des gens aisés ont recours au service d’agents de sécurité pour la sécurisation de leurs activités. D’autres obtiennent la protection de quelques éléments de forces de l’ordre, moyennant indemnités.