Les Forces de l’ordre redoubleront de vigilance. La présence simultanée de Marc Ravalomanana et d’Andry Rajoelina au pays en serait la raison.
Sur le qui-vive. Un week-end tendu est à prévoir. Dimanche, des manifestations pour commémorer la date du 7 février 2009 sont annoncées. L’Association des victimes du 7 février (AV7), mais également le groupe des partisans de Andry Rajoelina (MAPAR) et autres entités ou personnalités acteurs des événements, d’il y a sept ans, devraient, sauf changement, s’afficher durant cette journée.
Les commémorations de cette année auront, un accent plus particulier avec la présence au pays, depuis les événements de 2009, en simultané des deux principaux acteurs de la crise, à savoir les anciens chefs d’État Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Une circonstance particulière qui, selon une source au sein des forces de l’ordre, amène ces dernières, à prendre des mesures de circonstance pour renforcer la sécurité.
« Les deux principaux protagonistes de la crise résidant, actuellement, dans le pays, le dispositif durant ce week-end, notamment, la journée de dimanche, sera particulièrement renforcé », indique la source militaire. La crainte d’un éventuel face-à-face entre les différents courants antagonistes de la crise, amène l’Etat major-mixte opérationnel (EMMO), à prendre cette mesure, ajoute-t-elle.
Depuis l’année dernière, il y a eu, en effet, une évolution dans le scénario des commémorations du 7 février. L’AV7 s’est scindé en deux. D’une part, ceux qui sont restés fidèles à l’ancien président de la Transition et d’autre part, ceux qui se sont rangés dans le camp de l’administration Rajaonarimampianina. L’année passée, il a fallu un cordon de sécurité de plusieurs dizaines d’éléments de l’EMMO pour empêcher que les deux camps n’en viennent à l’affrontement. Éviter pareille situation, dimanche, pourrait, aussi, être au programme des Forces de l’ordre.
Vigilance
Cette année, l’AV7 et MAPAR ne dérogeront pas à la commémoration. Selon Bôna Jean Pierre Rafaramandimby, son président, l’AV7 organisera un culte au palais des sports dimanche matin, suivi d’un dépôt de gerbes à la stèle commémorative d’Ambohitsirohitra. Du côté des Oranges, selon Mahaleo Tsiebo, membre de MAPAR, ce qui est certain dans leur programme est qu’ils déposeront, également, des gerbes de fleurs à Ambohitsorohitra. L’ancien parlementaire de la Transition indique que le programme final sera fixé ce jour.
Mahaleo Tsiebo élude, par ailleurs, la question sur la présence ou pas de Andry Rajoelina, à la commémoration organisée par MAPAR. En tout cas, l’ancien chef de la Transition est toujours au pays. Selon les informations, du reste, les Oranges tiendraient des réunions, depuis la semaine dernière, concernant, notamment, les commémorations de cette année. Le chef de file des Oranges, ayant fait sa rentrée politique depuis peu, et déclarant que « faire de la politique n’est pas une obligation, c’est un devoir », pourrait faire sa première apparition publique dimanche.
Concernant Marc Ravalomanana, c’est la première fois, depuis 2009, que le résident de Faravohitra sera présent au pays et libre de tout mouvement et de pratique de la politique, le jour d’un 7 février. L’année dernière, bien qu’il fût déjà au pays, l’ancien Président était encore en résidence surveillée. Selon le député du « Tiako i Madagasikara » (TIM), Mamy Rajohnson, les ouailles du fondateur de l’empire Tiko n’ont rien prévu en vue du 7 février. Au programme du TIM et de son président national, ce week-end, est prévu un reboisement sur la route d’Imerinkasina, samedi.
Bien que ce soit le branle-bas de combat à l’EMMO pour parer à toute éventualité, si l’on en croit les personnalités politiques contactées, hier, les commémorations de dimanche devraient se dérouler sans heurt.