Une vérification des prévenus écroués pour rapt a été effectuée à la maison de force de Tsiafahy. Neuf remises en liberté ont été, récemment, enregistrées.
La cascade de rapts contre rançon qui a provoqué un tollé ces dernières semaines, continue à faire couler beaucoup d’encre. Vers la fin de l’année, neuf individus incarcérés pour kidnapping à la maison de force de Tsiafahy, ont été libérés. Certains de ces prisonniers, à l’instar du numéro 2 de l’enlèvement, tristement célèbre par son sobriquet Rams, ont été acquittés de source auprès du tribunal. D’autres, dont le multirécidiviste, alias Saola, classé numéro 3 dans le hit parade établi par les forces de l’ordre, ont, quant à eux, bénéficié de mise en liberté provisoire. Ces neuf détenus relâchés ont été inculpés pour des actes de kidnapping perpétrés entre 2012 et 2015. Traduits devant le parquet du tribunal à Anosy, ils ont été envoyés dare-dare à la maison de force de Tsiafahy, avant que quelques uns ne soient transférés.
Au cours de l’année 2015, dix-sept suspects, tombés dans les mailles des filets des forces de l’ordre, ont été en revanche, jetés en prison à Antanimora et à Tsiafahy. Parmi eux figure le célébrissime Voay, «big boss» du rapt contre rançon, à la tête du classement des forces de l’ordre. Placé à l’ombre à Tsiafahy le 20 janvier 2015, ce ravisseur numéro 1 a une quinzaine d’enlèvements à son actif, d’après les chiffres de la police. Après avoir été traqué pendant près de quatre ans, le caïd s’est fait arrêter à Farafangana, le lundi 12 janvier 2015, sur la base d’informations parvenues à la brigade de la gendarmerie à Itaosy, ainsi que de la compagnie territoriale de Tana ville. Il s’est fait prendre sous une autre identité.
Gendarmes écroués
Deux lieutenants ainsi que trois gendarmes du Groupe de Sécurité et d’Interventions Spéciales (GSIS), figurent aussi parmi les dix-sept prévenus incarcérés pour kidnapping au cours de l’année 2015. Ils ont également été placés à Tsiafahy à la mi-janvier 2015. Suivis à la trace depuis Toamasina le 6 février 2015, pour le braquage et l’enlèvement de deux opérateurs de la filière girofle à qu’ils venaient d’escroquer une importante somme d’argent, quatre de ces gendarmes, dont l’un des lieutenant incriminés, ont été interceptés à Moramanga , quelques heures plus tard avec les victimes. Ces dernières étaient retenues à bord de leur propre véhicule lorsque la police a découvert le pot-aux-roses.
C’est le double rapt d’adolescents, Arnaud et Annie, deux proches d’un opérateur de la filière bois précieux, tombés dans les griffes d’une escouade de ravisseurs à Toamasina le 23 novembre 2015, qui a, en revanche, ouvert la boîte de Pandore. Suite à des avis de recherche lancés par le parquet du tribunal à Toamasina, les enquêteurs ont effectué des vérifications à la maison de sûreté de Tsiafahy début janvier, où il s’est avéré que ces neuf prisonniers, inculpés pour kidnapping, ont recouvré la liberté.