Des rumeurs de trafic d’organes plongent la ville dans la terreur. La police annonce qu’aucun cas n’est avéré mais que des mesures ont déjà été prises.
Une psychose de trafic d’organes fait des vagues. Les forces de police annoncent des prises de mesures. «On parle de trafics d’organes par-ci, par-là, mais aucun cas n’est jusqu’à maintenant vraiment fondé. Aucune plainte à ce sujet n’a jusqu’alors été déposée. Quoi qu’il en soit, les forces de police sont en alerte. Les recherches de renseignements sur cette affaire se sont intensifiées. Néanmoins, nous appelons toutes victimes si elles existent, à se présenter dans les postes ou les commissariats de police de proximité. Les enquêteurs sont là pour les servir», indique l’inspecteur général de police Blaise Richard Randimbisoa, ministre de la Sécurité publique.
À Antanandrano, un corps dépourvu de certains organes a été repêché dans un marécage, la semaine passée. Pas plus tard qu’avant-hier à Salazamay-nord Toamasina, une femme décapitée et démembrée, a été retrouvée dans une ruelle. Son appareil génital a été disséqué avec barbarie. À Morondava, une suspicion de trafic d’organes a viré à la vindicte populaire.
Sur les réseaux sociaux et un peu partout dans les rues et même dans les véhicules de transport en commun, des usagers dans la tourmente en parlent. Déclenchée par une publication sans fondement, véhiculée sur facebook fin décembre, cette psychose semble avoir été nourrie depuis.
Déstabilisation
L’individu à l’origine de cette peur, a relaté l’existence d’un soi-disant réseau d’éventreurs-trafiquants d’organes, qui aurait enlevé quatre passants à Ambanidia pour les emmener sous
la menace d’armes à feu jusqu’à un endroit à Andohan’i Mandroseza.
Après recoupements auprès de la police du deuxième arrondissement et de la brigade criminelle, il s’est avéré, que l’histoire a été montée de toutes pièces. Les prétendus rescapés n’ont même pas daigné avertir les forces de l’ordre. Les blessés mentionnés par le mythomane ne sont répertoriés dans aucun centre hospitalier, et aucun corps de ces soi-disant compagnons d’infortune tués, n’a été retrouvé jusqu’à ce jour.
Interrogé à ce sujet, le commissaire divisionnaire Germain Ratsirombahina, chef du commissariat central de la ville d’Antananarivo, appelle au calme. «Il n’y a pas lieu de céder à la panique. Des mesures ont déjà été prises. Il est néanmoins possible que des individus malintentionnés qui trouvent intérêt à plonger la ville dans la terreur, alimentent cette psychose pour mieux susciter une déstabilisation, par exemple. Il faut, de ce fait, faire preuve de clairvoyance pour ne pas se retrouver embourbé dans leurs fils enchevêtrés», appelle le commissaire central.