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Trafic à l’international – Contrebande pour vingt-cinq millions de dollars

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Les parties prenantes dans la lutte contre l’exportation illicite des ressources naturelles ont infligé hier un camouflet aux trafiquants. Des pratiques mafieuses ont été portées au grand jour.

La loi de la jungle. «Des exportations clandestines de reptiles d’une valeur de vingt-cinq millions de dollars, soit l’équivalent de plus de quatre-vingt milliards d’ariary ,ont mis à mal le pays, depuis l’année 2000 jusqu’à maintenant». Cette déclaration de Cynthia Ratsimbazafy, représentante de l’organisation non gouvernementale Traffic international, a ouvert la boîte de Pandore hier, au Develop­ment Learning Center (DLC) à Anosy, lors d’un forum organisé par Conservation Inter­nationale, dans le cadre du programme Scapes, appuyé et financé par l’Agence des États Unis pour le Développement International (USAID).
En saisissant la balle au bond, Hervé Rufin Randriamahefarison, du Service de la Surveillance et de la Lutte Contre la Contrebande (SSLCC), au sein de la direction générale des douanes, a, quant à lui, mis l’accent sur des fraudes rocambolesques, mêlées de forcing et de pression en haut lieu. «Certaines ressources naturelles sont interdites à l’exportation mais, par des moyens qui laissent rêveurs, des personnes parviennent à se fabriquer des autorisations pour contourner les lois en vigueur», a-t-il dénoncé.
«Les douaniers ne peinent point à découvrir le pot-aux-roses, mais, ils se heurtent malheureusement à des interventions qui torpillent toute tentative, visant à empêcher de pareilles pratiques», se désole ce fonctionnaire du service de la surveillance et de la lutte contre la contrebande.

Non sens
Ce subterfuge a tout l’air d’être articulé de corruption. «L’exportation de tortues est interdite à titre d’exemple. Curieusement, des permis de collecte nationale sont délivrés à des opérateurs chinois, à tel point qu’on se demande à quoi ça rime. Délivrer de telles autorisations pour que des animaux pourtant protégés finissent dans les assiettes relèverait d’un affront. Une contrebande à peine voilée transparaît», lâche pour sa part, l’officier principal Jeanne Gatera Rasambavavy, adjoint du chef de la police de l’air et des frontières à l’aéroport international d’Ivato.
Les informations apportées par la représentante de Traffic International, semblent corroborer cette thèse. Dans son intervention, cette dernière a fait remarquer qu’une tortue de Madagascar se négocie jusqu’à six mille dollars, soit près de dix-neuf millions d’ariary sur le marché d’animaux de compagnie de l’Asie du Sud-est. Ce forum qui s’est tenu au DLC à Anosy hier, est le 8e dans le cadre du programme Scapes.
Le ministère de l’Environ­nement, de l’Écologie et des Forêts, la société civile, ainsi que le secrétariat d’État chargé de le gendarmerie nationale, y ont entre autres répondu présents.


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