Une situation qui préoccupe de plus en plus l’ensemble du secteur minier malgache et international. Le cours mondial des principales matières continue de chuter régulièrement. Une tendance à la baisse que des analystes craignent de devenir désormais durable. Les principaux produits qui concernent Madagascar sont touchés par ce phénomène, à commencer par le nickel, premier produit d’exportation de Madagascar depuis 2013. La tonne a encore connu une baisse record de 9 300 dollars la tonne au mois d’aout 2015 après avoir été à 11 000 au mois de juillet et à 12 000 en juin de la même année. Il avoisinait les 52 000 dollars en 2007, au moment ou Sherrit international avait décidé d’investir à Madagascar.
Au Canada et en Australie, deux nouvelles compagnies viennent de décider la fermeture de leurs mines de nickel. Elles emboitent le pas à d’autres qui avaient déjà pris le même chemin ou avaient décidé de réduire la voilure depuis plusieurs mois.
Au Canada, par exemple, First Nickel a ralenti l’activité de sa mine de nickel et de cuivre de Lockerby Ontario. Ailleurs, les deux géants miniers Glencore et Barrick Gold sont aussi prêts à céder leur projet conjoint d’expansion de nickel en Tanzanie, toujours à cause de l’instabilité du prix du nickel.
Pour l’heure, Ambatovy, la plus grande exploitation minière du pays, n’a pas encore annoncé ni une baisse éventuelle de la production ni une fermeture. Néanmoins, la situation affecte déjà la compagnie qui a déjà décidé de mettre au chômage technique certains de ses employés. Selon les explications, c’est le ralentissement de l’activité en Chine qui se répercute sur les cours des métaux non ferreux, particulièrement le nickel mais également le zinc, le chrome et même l’or. Seule le fer enregistre une petite reprise en raison de la baisse de la production chinoise. Par ailleurs, le prix du pétrole continue également sa chute. En une année, le baril a perdu près de 50 % de sa valeur et s’établit autour de 45 dollars à l’heure actuelle.
Quid de l’avenir du secteur minier donc à Madagascar ? La crainte gagne déjà les professionnels du secteur à l’heure actuelle. Si cette situation perdure, les investisseurs risquent de prendre des décisions catastrophiques. Pour Madagascar, une éventuelle suspension des exportations de nickel aurait des impacts désastreux pour l’ensemble de l’économie du pays.