Les accrochages entre les éléments de la police municipale et les commerçants illicites font rage. La commune urbaine d’Antananarivo a renforcé son dispositif.
Les mesures prises contre les commerçants de rues montent d’un cran. Avec les fêtes de fin d’années qui arrivent à grands pas, des marchands illicites font des forcings pour envahir les rues du centre ville. Depuis le début de ce mois, les tentatives sont plus fréquentes mais la police municipale a tant bien que mal réussi à repousser ces invasions, en travaillant de concert avec la police nationale. La commune urbaine d’Antananarivo réitère sa détermination d’assainir la ville. « Il n’y aura pas de relâchement bien que l’ambiance festive commence à gagner la ville», lance Harison Jean Gabriel, premier adjoint au maire au sein de la Commune Urbaine de d’Antananarivo.
«Face à la situation qui prévaut et compte tenu du niveau d’alerte, le dispositif d’assainissement a été renforcé», poursuit-il.
De leur côté, les marchands des rues semblent prêts à en découdre. Dans la matinée d’hier, aux alentours de 9 heures, ils se sont heurtés de plein fouet avec les forces de l’ordre, aux abords du building Ramaroson à Soarano. Une marchande est sortie de l’échauffourée avec un renflement et une blessure à l’avant-bras. Pris dans un déluge de caisses, de projectiles, lancés par les commerçants récalcitrants, un officier de police est, quant à lui, touché au niveau de
l’orbite.
Bras de fer
Bien que repoussés lors des altercations, les marchands ont continué la bataille. Ils ont alors manifesté en pleine rue, bloquant la circulation pendant une trentaine de minutes. Avant que leurs rangs ne se disloquent, ceux qui étaient en tête de front ont appelé les leurs à cotiser, de manière à concevoir des banderoles, pour passer à la vitesse supérieure dans leur revendication, bien que la CUA ne semble pas prête à céder d’un iota. Lorsque ces scènes ont éclaté, les boutiques et magasins des environs ont descendu, en un éclair, leurs rideaux métalliques et verrouillé leurs locaux.
«Les marchands illicites sont de plus en plus organisés ces derniers temps. De bonne heure, vers 7h 30, ils commencent déjà à occuper les rues pour y camper s’il n’y a pas de réaction. Vers 8 heures, lorsque nous avions commencé l’opération d’assainissement, les étalages pullulaient sur le trottoir et débordaient même sur la chaussée», confie l’officier blessé.
«Les surprendre n’est pas tâche aisée. Ils utilisent des morses et ont des antennes dans les environs. Au moindre signal, ils réagissent», poursuit le policier.
Bien que la chasse aux commerçants continue à faire rage, la CUA a concédé à élargir les commerces légaux dans les six arrondissements.
«Dans le cadre des fêtes de fin d’année, le bazar de Noël se tiendra dans les arrondissements, du 21 au 30 décembre, dans des lieux précis. C’est une opportunité à saisir pour les marchands illicites. Pour ce qui est des opérations d’assainissement, elles ne sont pas prêtes de s’arrêter», annonce le premier adjoint au maire. Le bras de fer continue.
Andry Manase