Expulsé du territoire malgache en 2004, le propriétaire du magasin d’articles de sports « Le Marocain» est incarcéré à Antanimora. Il est accusé de faux et d’usage de faux.
Démasqué pour utilisation de triple identité, un opérateur économique de nationalité étrangère, ancien propriétaire du magasin « Le Marocain», spécialisé dans la vente d’équipements de sport, est placé en détention préventive à la maison centrale d’Antanimora depuis le 26 novembre dernier. Sous sa véritable identité, l’opérateur économique placé sous les verrous, a monté son affaire à Ampefiloha puis à Analakely au début des années 2000, avant qu’il ne soit expulsé en 2004 par le service des immigrations.
Alors chassé du territoire malgache, il est revenu en catimini à Madagascar cinq ans plus tard. En 2009, lorsque le régime de l’ancien président Marc Ravalomanana a été renversé au profit d’une transition, il s’est à nouveau installé dans la capitale sous une autre identité. N’étant frappé d’aucun antécédent judiciaire, administratif ou fiscal, il a repris son business avec la plus grande discrétion pour ne pas mettre la puce à l’oreille des autorités. Pendant près de sept ans, il a exercé sans être inquiété.
Terrorisme
Travaillant de concert avec un service spécialisé dans la lutte contre les faux en tous genres ainsi que les fraudes documentaires, la police criminelle a retrouvé les traces de l’opérateur économique.
Les investigations alors menées ont révélé que le prévenu a fabriqué ses papiers d’immigration, dont son passeport à l’étranger. Des recherches plus fouillées ont, dans la foulée, permis de porter au grand jour une autre fausse identité, dont il s’est servi pendant son séjour irrégulier à Antananarivo. Aucune des fausses identités qui lui ont coûté l’incarcération n’a été, en revanche, fabriquée à Madagascar de source auprès de la police criminelle.
Son périple clandestin a été mis à nu au mois de novembre, pendant le XVIe sommet de la Francophonie. Arrêté le 23 novembre, il a été placé sous mandat de dépôt au pénitencier d’Antanimora le surlendemain.
Des bruits selon lesquels le prévenu serait mouillé dans de prétendus actes de déstabilisation, voire terroristes, et que son commerce ne serait qu’une façade ont alors défrayé la chronique. Interrogée, la brigade criminelle souligne, quant à elle, que le prévenu a été entendu uniquement pour faux et usage de faux, de telle sorte à camoufler sa situation irrégulière. Pour ce qui est des soi-disant atteintes à la sûreté intérieure de l’État auxquelles il est soupçonné d’avoir trempé, les autorités compétentes n’ont pas encore ouvert d’enquiete.
Andry Manase