Inculpés pour traite de personnes, l’ancien député et son assistante sont depuis hier incarcérés. Des documents accusateurs et des temoignages leur ont valu la prison.
Le parquet a infligé un cinglant camouflet à l’ancien député et ex-membre du Conseil Supérieur de le Transition (CST) Camille Omar El Mektoub. Inculpé pour traite de personnes, il a été placé en détention préventive
hier à la maison d’arrêt d’Antanimora, après avoir été traduit devant le parquet. Son assistante, une jeune femme âgée de vingt-quatre ans a partagé le même sort. Arrêtée samedi à Fianarantsoa, cette dernière partage avec lui le même centre carcéral.
Camille Omar El Mektoub est le représentant d’une compagnie internationale de recrutement de travailleuses, basée en Arabie Saoudite. Malgré le gel en 2013 de l’envoi de travailleuses dans les pays à risque du Golfe, une filiale malgache basée à Mahazoarivo, dont il est le premier responsable, a procédé à une exportation de main d’œuvre.
Dans la matinée de vendredi, alors qu’une centaine de candidats à un périple hasardeux pour l’Arabie Saoudite, avaient affaire à l’agence à Mahazoarivo, les forces de police ont débarqué sur les lieux.
Les travailleuses ont été du coup embarquées à bord d’un camion des Forces d’Intervention de la Police (FIP), qui les a conduites au siège de la brigade criminelle à Anosy. L’ancien parlementaire a été mis dans le même sac qu’elles.
Promesses
Une enquête diligentée par le Service Central des Affaires Criminelles (SCAC) qui a travaillé de concert avec celui de la Protection des Moeurs et des Mineurs (PMM) ainsi que des Enquêtes Spécialisées et des Fraudes Documentaires (ESFD) a été sans tarder ouverte.
Des documents compromettants ainsi que les fichiers d’ordinateur saisis dans l’agence de l’ex-député ont été passés au crible.
Soumises au feu roulant des questions, certaines des jeunes femmes interrogées avouent que des promesses selon lesquelles elles pourraient quitter Madagascar incessamment leur auraient été faites. Afin de régler leurs papiers d’immigration, elles affirment avoir eu à débourser une assez-importante somme d’argent.
Venu s’expliquer à la police dès que ces recrutements ont éclaté au grand jour, l’ancien ministre
de la Fonction Publique et des Lois sociales Tabera Randriamantsoa, a échappé à l’inculpation.
L’ancien membre du gouvernement a tant bien que mal essayé de plaider la cause de son ami ancien parlementaire mais celui-ci n’a pour autant pas été disculpé.
Bien que Tabera Randriamanantsoa assure que ces recrutements qui défraient la chronique découleraient d’un partenariat avec le royaume de l’Arabie Saoudite, amorcé du temps où il était encore ministre, les faits ainsi que les témoignages ne semblent pas avoir joué en sa faveur. La date du procès n’est pas encore indiquée.