Quantcast
Channel: L'Express de Madagascar
Viewing all articles
Browse latest Browse all 13398

Vohimpiraisana – FFKM et réconciliation nationale

$
0
0

Le Conseil œcuménique a convié les rédacteurs de la loi sur la réconciliation, hier. Le FFKM pourrait concilier ses initiatives au processus.

Échange. Tel serait l’objet de la rencontre entre le Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagscar (FFKM), et les membres du comité d’experts ayant rédigé la loi sur la réconciliation nationale, hier après-midi.
La rencontre aurait été « à l’initiative du FFKM », et s’est tenue au siège de cette entité religieuse au Vohim­piraisana, Ambohijatovo-Ambony, selon André Rasolo, enseignant en sociologie politique à l’université d’Antananarivo, et membre du comité de rédaction lors d’un entretien téléphonique hier. « Ils nous ont conviés pour échanger sur les tenants et aboutissants de la loi sur la réconciliation nationale. Étant donné que le FFKM est l’initiateur du processus, nous avons fait un rapport de nos travaux aux quatre chefs d’église », rapporte l’universitaire.
À l’occasion d’un culte œcuménique, dimanche à l’église anglicane à Andohalo, monseigneur Odon Razana­kolona, archevêque d’Antana­narivo a indiqué que le comité central du FFKM suggère aux chefs d’églises de reprendre le processus de réconciliation basé sur les
4 F, en traduction libre, reconnaissance des torts, repentance, vérité et réconciliation. Le souhait de sonder la loi sur la réconciliation pourrait alors entrer dans le cadre de cette entreprise.
Le texte qui est actuellement au stade de contrôle de constitutionnalité auprès de la Haute cour constitutionnelle (HCC) institue un nouveau Conseil de réconciliation Malagasy (CFM), et ne prévoit pas d’ouverture vers la participation du FFKM dans le processus qu’il définit. Selon André Rasolo, toutefois, le Conseil œcuménique aurait demandé demandé au comité de rédaction s’il y avait eu une possibilité de concilier le processus initié par l’église, et celui qui devrait s’engager à partir de la nouvelle loi.

Conciliation
L’universitaire soutient que « comme la nouvelle loi prévoit une réconciliation communautaire, toutes les forces vives de la nation peuvent participer à sa réussite, surtout l’église car les croyants sont nombreux au sein des différentes communautés. Le FFKM, d’autant plus, est l’initiateur du processus, l’on ne peut pas le tenir à l’écart ». En attendant la promulgation de la nouvelle loi, le processus de réconciliation nationale est pour l’instant en stand-by. Selon André Rasolo, la reprise dépend entièrement de Hery Rajaonarimam­pianina, président de la République.
C’est donc au chef d’État de donner le coup d’envoi au redémarrage de la machine, en promulguant le texte, mais surtout en mettant en branle la formation du CFM, où la loi lui donne la prérogative de nommer onze membres. L’enseignant en sociologie politique explique, par ailleurs, que la loi sur la réconciliation nationale ambitionne de rétablir une société harmonieuse, apaisée et respectueuse de l’État de droit. « Il serait souhaitable d’avoir une conjoncture apaisée où les lois seraient respectées avant les élections », avance André Rasolo.
Une harmonie sociale qui serait aussi le but du FFKM, à en croire sa déclaration de novembre, où il a fustigé le pouvoir sur ses « hésitations à concrétiser les résolutions des assises nationales de réconciliation d’Ivato, basées sur les 4 F [car] elles deviennent un obstacle dans la mise en place d’une société harmonieuse et paisible ». Le fait que les résolutions d’Ivato aient été fortement teintées d’intérêt politique, et a presque coûté sa place au chef de l’État pourrait motiver sa perplexité. Reste à voir donc, ce qu’il en sera du processus sur la base de la nouvelle loi.

Garry Fabrice Ranaivoson


Viewing all articles
Browse latest Browse all 13398

Trending Articles