Un village de quinze toits a été la cible de jets de grenades et de tirs de mitrailleuses, samedi. L’hélicoptère de l’armée, appuyé par des éléments au sol, a lancé une frappe aérienne.
Une onde de choc s’est abattue sur le village d’Ampisoha à Ankazoabo sud, samedi. Après qu’un hélicoptère des Forces armées a été frappé de projectiles en plein réservoir, et sur la partie droite de son cockpit, dans un déluge de feu, la veille, les éléments de l’opération «Fahalemana», déployés dans les points névralgiques de ce district, ont lancé une véritable «guerre éclair». À la lumière d’un état des lieux effectué par les forces de gendarmerie, relayé par des informations communiquées par les autorités locales, ce hameau d’une quinzaine de toits a été
littéralement rasé. Ampaho s’est vidé de toute sa population, après que le raid militaire a été lancé, samedi. En passant au peigne fin le village déserté, les éléments de la gendarmerie ont retrouvé trois corps.
Le vendredi 25 septembre, la libellule de fer effectuait une surveillance dans le ciel d’Ampisoha, à une quinzaine de kilomètres à vol d’oiseau du chef lieu de district, lorsqu’elle a essuyé des tirs au sol. Avec cinq militaires à son bord, l’Alouette II de l’armée verrouillait la zone, en effectuant un survol à basse altitude, lorsque des dahalo embusqués l’ont arrosé de balles.
Riposte légitime
Avec un réservoir percé et un fuselage troué, il a dû rebrousser chemin à Ankazoabo sud pour un atterrissage d’urgence.
Le lendemain, après avoir colmaté la fuite de kérosène, l’armée a frappé d’une main de fer. Avec des grenades et des fusils mitrailleurs embarqués, l’appareil a sans tarder lancé un raid. Tirs aériens et bombardements à la grenade ont mis le village à feu et à sang, d’après les autorités. Après cette frappe aérienne, un peloton pédestre a marché sur le village «atomisé», pour donner du fil à retordre à la résistance la plus obstinée. Jusqu’à aujourd’hui, Ampisoha est toujours laissé à l’abandon par ses habitants. Par ailleurs, l’hélicoptère bricolé serait toujours à Ankazoabo, pour tenir à l’oeil les dahalo.
Des analyses balistiques révèlent que les projectiles ayant touché l’Alouette II, proviennent de cartouches de fabrication artisanale. Le bilan de cette riposte très violente n’est pas encore établi, selon le service communication de l’État-major général de l’Armée malgache.
Des informations supplémentaires révèlent que ce raid serait comme une réponse du berger à la bergère, après que des dahalo ont voulu abattre l’hélicoptère, pièce maîtresse de l’opération menée dans cette zone à risques.
L’affaire Mara Niarisy étudiée
Après une saisie d’armes à feu et de deux cent soixante-huit têtes de bovidés dans le domaine du député Mara Niarisy, dans la commune d’Ebona à la mi-septembre, Ankazoabo sud, reste sous le feu de l’actualité. Alors que les quelque cent cinquante zébus, pris au parlementaire, ont été remis à vingt-deux éleveurs qui prétendent être les propriétaires légaux, le bureau permanent de l’assemblée nationale a préconisé en fin de semaine, la restitution des biens saisis à l’élu, lors d’une rencontre avec le secrétaire d’État chargé de la gendarmerie nationale, du commandant de la gendarmerie nationale et du chef d’État-major général de l’Armée malgache.
Après restitution du troupeau, le bureau permanent demande que les enquêteurs obtiennent son aval avant d’interroger le parlementaire incriminé. Ayant déjà entamé son enquête, la gendarmerie entend, néanmoins, la clôturer avant de déposer cette requête.