Alors que la proposition de désengorgement de l’embouteillage fait débat à Analamahitsy, les usagers de cet axe s’indignent face au terrassement de la route nationale.
Grande désillusion pour les usagers de la route nationale (rn) 3, dans le fokontany d’Analamahitsy. Des employés de la commune urbaine d’Antananarivo y sont venus tôt, hier matin, pour réhabiliter une portion de route de 850 mètres. Toutefois les matériaux utilisés pour réhabiliter les nids d’autruche ne sont pas ni de bitumes ni de moellons ni de gravillons mais de la terre brute ! « Ce sont de vains travaux. Dès que les camions semi-remorques passent au-dessus de cette route terrassée, les nids de poules vont réapparaître. Le pire reste à venir dès que les crachins ou la pluie de l’intersaison tomberont. Nous avons l’impression de vivre un siècle en arrière, alors que nous sommes dans la capitale de la Grande île. Cette route donne l’impression de vivre dans la campagne, mais non pas dans une ville », s’indigne Bakomalala Ratefiarisoa, une automobiliste.
Un point de vue partagé par Fidimanana Rakotoson, chauffeur de taxi-be de la ligne 192, reliant la capitale à Ankadikely-Ilafy. « Les travaux de réhabilitation donnent une petite bouffée d’oxygène pour les usagers de la rn3. La durée de vie de ces travaux reste toutefois incertaine. Cette route nationale est très fréquentée notamment par les poids lourds », a avancé le chauffeur de taxi-be.
Morceaux de briques
Aucun haut responsable de la commune urbaine d’Antananarivo (CUA), n’a pu être joint pour donner une explication à cette nouvelle pratique utilisée, pour réhabiliter les rues de la capitale. À Ambodivona, ce sont des morceaux de briques en terre cuites qui ont été employées pour réhabiliter les nids de poule. Et sur le national 1, à Anosizato, la route a été également terrassée. «Les matériaux utilisés sont de la terre mélangée avec du sable, mais non pas seulement de la terre. Leur utilisation n’est que temporaire jusqu’à l’application effective de la loi de finances rectificative et l’arrivée du budget de fonctionnement et d’investissement de la CUA», a confié une source au sein de la municipalité d’Antananarivo. Cette nouvelle pratique risque pourtant de perdurer. Aussi, la CUA fait toujours face à de difficultés financières et attend la subvention allouée par l’Etat, faute d’une décentralisation effective, alors que les 80% des activités économiques dans la Grande île sont localisées dans la capitale.