Inculpés pour l’assassinat de l’Ampanjaka Philibert Tata, le maire de Vohilengo et onze de ses compagnons, ont été jetés en prison.
Du fil à retordre. Incriminés dans le meurtre de l’Ampanjaka (NDLR: Notable issu d’une lignée princière d’une tribu, élevé roi selon les valeurs ancestrales), Philibert Tata, quatorze individus ont été traduits hier, devant le Parquet de Farafangana. Ces suspects sont poursuivis pour assassinat. En fin d’après-midi, au terme de leurs auditions, douze des quatorze inculpés ont été placés en détention préventive dans la maison centrale du district, dont le maire de Vohilengo. Les deux derniers ont, pour leur part, bénéficié d’une mise en liberté provisoire.
« La traduction devant le tribunal des personnes arrêtées s’est déroulée sans anicroche. Des pourparlers conduits par l’Organe Mixte de Conception (OMC) de la région Antsinanana, avec la diligence du ministre du Commerce Armand Tazafy, coach de la région, ont porté leurs fruits. Après les tristes événements survenus, trois rencontres ont été organisées avec les villageois d’Evato et de Vohilengo », lance le colonel Bernard Dieu Donné Tsiketa, commandant du groupement de la gendarmerie nationale de la région Antsinanana.
Frère de l’ancien ministre de la Fonction publique et des Lois sociales, Tabera Randriamanantsoa, l’Ampanjaka Philibert Tata, a été lynché à mort et décapité par une foule en furie le 7 mai, après avoir été arraché au poste de la gendarmerie de la commune d’Evato . Alors qu’il a été assassiné par une foule en furie, son fils a échappé à une mort certaine, en parvenant à s’enfuir in extremis, pendant que des villageois déchaînés se sont rués vers
le poste de gendarmerie où ils étaient placés en garde à vue. Un acte de banditisme contre le maire Vohilengo, commune adjacente, distante de 15 kilomètre de celle d’Evato, est à l’origine de cet acte criminel.
Élimination physique
Dans la nuit du lundi 1er au 2 mai, des malfaiteurs se sont introduits chez l’élu, pour dérober un fusil ainsi qu’une importante somme d’argent. Celui-ci n’était pas sur place au moment des faits. À son retour, la thèse d’une tentative d’élimination physique contre sa personne a été évoquée. Le maire a, du coup, saisi la gendarmerie à Evato où des incriminations ont été portées sur l’Ampanjaka et son fils. Informés de leurs interrogatoires, des habitants de la commune de Vohilengo s’y sont rués par centaines. Tombés dans leurs griffes, l’Ampanjaka a été exécuté avec atrocité, alors que son fils l’a échappé belle.
Les deux premiers jours qui ont suivi l’homicide, huit des personnes conduites devant la justice la veille, se sont fait arrêter. Elles ont été, d’emblée, transférées à Fianarantsoa, de peur qu’elles ne subissent à leur tour, un acte de vindicte populaire. Pendant qu’elles étaient détenues pour leur sécurité à la Section des Recherches Criminelles (SRC) à Fianarantsoa, les arresta-tions se sont enchaînées à Farafangana. Cinq autres individus se sont fait prendre tour-à-tour et le dernier suspect s’est fait cueillir samedi,
portant ainsi à quatorze le nombre de personnes soupçonnées d’avoir trempé dans cette histoire. Les huit suspects qui ont fait le voyage depuis Fianarantsoa sont arrivés à Farafangana, dimanche soir.
Andry Manase