Attendu, le Conseil des ministres a enfin fixé le nombre de sénateurs. Ils seront soixante-trois dont quarante-deux à élire, à raison de sept par province.
C’est officiel. Ils seront soixante-trois sénateurs à siéger au palais du Sénat à Anosy. Vingt-et-un d’entre eux seront désignés par Hery Rajaonarimampianina, président de la République, comme le prévoit la Constitution, et quarante-deux devront passer par la case élection.
Pour les sénatoriales, les provinces feront office de circonscription électorale. Olivier Mahafaly Solonandrasana, ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, confirme que « le nombre de sénateurs à élire, par province, est de sept ». Ceci étant, malgré un peu de retard, les écuries politiques pourront désormais composer leur liste de candidats pour les six provinces. Sachant que les sénateurs sont élus au scrutin de liste à la plus forte moyenne, la liste qui obtiendra le plus grand pourcentage de voix obtiendra le plus grand nombre de sièges par province.
Confronté à un dilemme entre le souci d’une institution non budgétivore et un nombre de sénateurs à élire suffisamment confortable pour la sélection des écuries politiques ayant plusieurs prétendants, l’Exécutif semble avoir opté pour le compromis. Sept sénateurs à élire ne devraient pas, pour autant, résoudre le problème du parti « Hery vaovao ho an’i Madagasikara » (HVM), confronté à une légion d’aspirants sénateurs élus. Il faudra pourtant choisir.
Deux mois
L’idée que certaines personnalités se présentent comme tête de listes indépendantes, serait la solution trouvée par les Bleus pour éviter d’être confrontés à une lutte intestine. Plusieurs membres du HVM se sont, en effet, investis à fond pour faire élire des maires et conseillers communaux, dans l’espoir d’être sélectionnés comme porte-étendard aux sénatoriales. Outre la sélection des candidats, le principal souci des écuries politiques, lors des sénatoriales, consiste à faire respecter par leurs maires et conseillers les consignes de vote et séduire les indépendants.
Pour le président de la République, la tâche semble plus aisée. Avoir vingt-et-un sénateurs à désigner lui donne une certaine latitude pour faire ses choix. La Constitution prévoit, néanmoins, que les désignations se fassent « sur présentation des groupements les plus représentatifs issus des forces économiques, sociales et culturelles, et pour partie en raison de leur compétence particulière ». Des critères tout de même laconiques et laissant la porte ouverte à des interprétations.
La question du nombre de ceux qui composeront le Sénat close, il s’agit maintenant, pour l’Exécutif, de s’atteler à la mise en place de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ndriana Mamy Ralaihariliva, président de la CENI-T aurait déjà demandé aux entités concernées par la désignation ou l’élection des neuf membres de la CENI à y procéder. L’élection des membres élus de la nouvelle instance électorale est prévue d’ici sept jours, selon le ministre de l’Intérieur. Quoi qu’il en soit, il ne restera plus que deux mois à la CENI pour préparer le vote du 29 décembre.
Garry Fabrice Ranaivoson