Le gouvernement tente de calmer les nerfs face à la menace de famine dans le Grand Sud. Toutefois, ce sont les bailleurs qui ont, pour l’instant, promis de mettre la main à la poche.
Le gouvernement passe à l’offensive. Selon le communiqué du ministère de la Population, de la protection sociale et de la promotion de la femme, hier, pas moins de six projets, dont le montant total avoisine les 42 millions de dollars, sont en cours d’exécution ou en phase de démarrage, pour venir en aide à la population du Sud. Mais, à en juger le début des actions de lutte contre la famine dans cette partie de l’île, les déclarations de certains maires dans les districts de Tsihombe et de Beloha et l’interpellation du bulletin du Système d’information sur la sécurité alimentaire et la vulnérabilité dans les régions de Vatovavy Fitovinany, Atsimo Atsinanana et Androy, dressée par la FAO, au mois de juillet et août 2015, seuls trois projets seraient en phase de démarrage.
Le premier concerne le projet d’appui en intrants agricoles, semences, et l’élevage mené par le Catholique Relief Services (CRS), d’un montant de 784 000 dollars financés par l’Usaid. Il concernera trente sept mille ménages à Ambovombe, Tsihombe, Beloha et Bekily. Ce projet, selon le communiqué du ministère de la Population, a démarré ce mois-ci et durera jusqu’en mars 2016. Le second projet s’intitule « Réponses d’urgence et de relèvement précoce, pour restaurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des communautés au Sud de Madagascar ». Il a été financé par l’Usaid, à hauteur de 1,999 million de dollars, et vise les habitants en insécurité alimentaire sévère dans les régions de l’Androy et l’Anosy.
Pipe-line
Quelque cinquante huit mille huit-cent cinquante-six personnes seront touchées par ce projet qui consiste à satisfaire leurs besoins alimentaires immédiats et à favoriser la reprise des travaux agricoles. Il a durera jusqu’au mois de février 2016. Un autre projet du CRS financé par la fondation GATES est également prévu. Ce projet de 500 000 dollars prévoit le dépistage des enfants malnutris, ainsi que l’approvisionnement en « Koba Aina » et l’éducation nutritionnelle auprès de quatre mille ménages, de novembre 2015 à juin 2016.
Les deux autres projets comme le projet « Asotry, résilience aux agriculteurs, santé, nutrition », d’un montant de 37 millions de dollar financés par l’Usaid, et le projet d’assistance aux agriculteurs d’un montant de 1,5 million d’euros financés par l’Union européenne, ont déjà débuté l’année dernière, mais, n’ont pas pu réduire le nombre de communes menacées par la famine. Selon la FAO, au moins quarante-quatre communes dans les régions de Vatovavy Fitovinany, Atsimo Atsinanana et Androy, font face à une menace de famine. Quant à la cantine scolaire du PAM, le projet a été loué par les maires de cette région mais ne suffit pas pour venir en aide à toute la population. « Il n’y a pas que des enfants dans notre commune », lance Tolia Bernard, maire de la commune d’Anjapaly, district de Beloha, lors d’un point de presse lundi.
À part les aides des bailleurs, le ministère de l’Eau, indique le communiqué du ministère de la Population, étudie la mise en œuvre dans les meilleurs délais des solutions à longs termes, comme la construction de pipe-line au départ des sources d’eau les plus proches, pour approvisionner les zones les plus arides.
Vonjy Radasimalala