Le pasteur d’une communauté religieuse ainsi que l’une de ses fidèles les plus dévouées, ont été arrêtés pour trafic d’enfants. L’une des suspectes est sous les verrous.
Une communauté religieuse est clouée au pilori à Mahajanga. Poursuivies pour trafic d’enfants, le pasteur, une femme âgée d’une quarantaine d’années ainsi que l’une de ses proches collaboratrices, ont été traduites samedi devant le parquet. Bien qu’inculpé pour complicité, le pasteur a échappé à la prison. Alors qu’elle a bénéficié d’une mise en liberté provisoire au terme de son instruction, la présumée
cerveau qui n’est autre que l’une de ses fidèles les plus dévouées, est, quant à elle, placée en détention préventive.
Les deux incriminées sont accusées d’avoir fomenté un trafic d’enfants depuis le mois d’avril, lorsque la mère d’une fillette de six ans qu’elles ont envoyée à Mombasa, une ville portuaire du sud du Kenya, a rejoint leur communauté.
De source auprès de la Section des Recherches Criminelles (SRC) de la gendarmerie de Mahajanga, saisie de l’affaire, le pasteur a alors présenté à la mère de la fillette la présumée
cerveau. Le pasteur lui aurait expliqué que celle-ci serait une fidèle des plus engagées dans les œuvres de bienfaisance et qu’elle accueille des petites filles en détresse des familles nécessiteuses, pour leur offrir un avenir meilleur à Mombasa.
Délégation judiciaire
Aveuglée par les fines promesses qui lui ont été faites à chaque fois qu’elle venait au temple, la mère de la gamine a cédé.
Embourbée dans les fils enchevêtrés des deux femmes, elle a fini par envoyer son enfant dans un périple incertain au Kenya.
En un rien de temps, celle qui est soupçonnée d’avoir tiré les ficelles dans cette histoire, a réglé les frais des papiers d’immigration, ainsi que le billet d’avion de la petite.
La fillette s’est envolée pour Mombasa le 14 mai. Au bout de cinq mois de silence radio, sa mère, rongée par l’inquiétude s’en est remise à la gendarmerie. Vendredi, elle a porté plainte. Du coup, les deux suspectes ont été sans tarder, arrêtées. En passant au crible les démarches entreprises, les enquêteurs ont décelé qu’une délégation d’autorité parentale ou un acte d’adoption faisait défaut dans cette affaire épineuse.
Samedi à l’issue de l’instruction, le tribunal a émis une délégation judiciaire ordonnant l’arrestation du ressortissant kényan qui a accueilli l’enfant. Ce point focal des deux prévenues habite dans la ville même de Mombasa.