Madagascar passe par des moments critiques. Les principaux actionnaires d’Ambatovy sont en train d’écoper des pertes considérables.
Madagascar se trouve au cœur des difficultés qui atteignent le secteur des matières premières mondiales. Sumitomo, une compagnie japonaise et l’un des principaux actionnaires d’Ambatovy à hauteur de 27,5%, prévoit des pertes énormes liées au projet d’exploitation du nickel de Madagascar. Cité par le journal Les Echos, son porte-parole affirme que l’exposition de la compagnie au risque, dans ce projet, s’élèverait à près de
2,4 milliards de dollars. Elle envisagerait d’acter une réduction de valeur, basée sur une projection de prix et des plans de production à moyen, voire à long terme.
Korea Ressource, l’autre actionnaire d’Ambatovy, prévoit également des résultats catastrophiques liés à Ambatovy. Un responsable au sein de la société affirme également que la compagnie s’attend à une autre perte, cette année, après avoir gagné 113,2 milliards de won (100,2 millions de dollars) l’année dernière.
« Avec l’économie chinoise qui ralentit davantage, les prix de l’énergie et des matières premières industrielles telles que le cuivre et le minerai de fer ont atteint un niveau des plus bas en plusieurs années, au cours des derniers mois. Cet effondrement a affecté les profits et les valeurs boursières de beaucoup de négociants et producteurs dans le monde, tels que Glencore et Noble Group Ltd », analyse les Echos.
Pessimisme
Pour l’heure, Sherritt international, actionnaire majoritaire d’Ambatovy n’a pas encore émis de chiffres concernant ses projections. Mais logiquement, la tendance ne devrait pas être très loin de celle de ses deux autres partenaires. Le cour du nickel atteint à l’heure actuelle son niveau le plus bas, avec près de 9 000 dollars la tonne, contre plus de 52 000 dollars en 2007, année de la décision d’investissement des actionnaires d’Ambatovy.
Jusqu’où ira cette dégringolade du prix des matières premières Les analystes commencent à être de plus en plus pessimistes à l’heure actuelle, et commencent à envisager une situation
« durable ». Pour Madagascar, c’est la capacité de ses grands projets à faire face à ces difficultés qui suscite l’intérêt. Si le pire des scénarii survient, à savoir la suspension de la production, ce sont des milliers d’emplois qui seront compromis. Dans d’autres pays, des investisseurs miniers majeurs avaient déjà décidé de recourir à cette solution ultime.