Les auteurs de feux de brousse ne seront plus désormais impunis. S’ils sont non-identifiés, les chefs fokontany risquent de prendre la sanction à leur place.
Les chefs fokontany seront-ils les premiers boucs émissaires pour endosser l’ampleur et les impacts des feux de brousse Le Premier ministre, Jean Ravelonarivo les a interpellés, lors de la présentation officielle du document cadre de la Politique nationale de l’emploi et de la formation professionnelle qui a eu lieu à Ivato, hier.
« Le conseil restreint au sein du gouvernement a tenu une réunion d’urgence sur le problème des feux de brousse, dimanche, à 20h30… Les fokontany seront sanctionnés selon la superficie brûlée sur leur territoire et suivant l’ordonnance 75-028 dans les articles 7 et 11. Le ministère de l’Environnement, de l’Écologie, de la Mer et des Forêts et celui de l’Intérieur et de la Décentralisation vont, dès aujourd’hui (hier), les sensibiliser sur leur responsabilité à appliquer cette loi en vigueur, ceci à travers les médias », a lancé le Premier ministre. À l’entendre, aucune personne ne sera plus impunie face à ce délit passible de 5 à 10 ans d’emprisonnement. « Les auteurs de ces feux de brousse seront désormais recherchés. Il serait facile de les identifier dans le cas de culture sur brûlis, tandis que dans les autres cas, les gens se rejettent la responsabilité. Aussi, civilement responsable dans une simple infraction ou un délit, le responsable du fokontany doit-il prendre ses responsabilités », poursuit Jean Ravelonarivo.
Diverses réactions ont été émises face à cette annonce. « Cette mesure ne date pas d’hier. Toutefois, les brigades de la Gendarmerie nationale seront trop étroites pour accueillir toutes les personnes suspectées d’avoir pratiqué une culture itinérante sur brûlis, car c’est la pratique dans toute la partie Est de la Grande île. Des mesures alternatives à cette pratique ancestrale devraient être prises. Les chefs fokontany n’ont, non plus, aucun moyen pour arrêter les suspects. Parfois, il n’y a que trois personnes qui travaillent dans un fokontany, comme la commune d’Andasibe, par exemple. Et comment penser qu’ils puissent arrêter les membres de leur famille dans leur fokontany », a avancé un responsable d’une ONG travaillant dans l’aire protégée d’Andasibe.
Problèmes respiratoires
Un médecin du centre hospitalier universitaire Joseph Raseta de Befelatanana demande par contre un élargissement des
mesures. « Il faudrait également éteindre les feux dans la décharge d’Andralanitra. Les briquetiers devraient par la même occasion, cesser leurs activités car les fumées issues de la cuisson des briques en argile sont nocives. Au moins cinq personnes ont été admises, ce matin, à l’hôpital pour des problèmes respiratoires et de vue, dus à l’épaisse fumée de dimanche », a indiqué le médecin.
Selon les données, du
19 octobre au 26 octobre, issues du système d’alerte et de prévision des feux de brousse, initié par l’administration gouvernementale, responsable du programme spatial des États-Unis (NASA) et Conservation International, ce sont les feux de brousse qui ont ravagé plus de 5 Km2 qui font rage actuellement dans la partie orientale du pays. Tandis que des feux de brousse dévorant des petites superficies de 1 Km2 gagnent du terrain dans la région de Menabe, Bongolava et de Betsiboka.