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Priorité prioritaire

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Le président de l’Ordre des journalistes avait regretté que la loi sur la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ait décidé de faire élire le représentant des journalistes appelé à siéger au sein de l’entité chargée de l’organisation des élections. A une époque pourtant, le siège revenait de plein droit au président de l’organisation, avait-il rappelé. Et d’insister que si élection il y a eu quelques années plus tôt pour désigner l’actuel représentant de l’OJM au sein de la CENI-T, c’est parce que l’Ordre n’était pas fonctionnel.
Mais fort heureusement, du moins pour ceux qui avaient voté pour lui, que la loi a mentionné cette exigence. S’il devait siéger au sein de la CENI, Gérard Rakotonirina aurait  dû abandonner son poste de président de l’OJM. Les textes prévoient, en effet, que les fonctions de membre permanent de la CENI sont incompatibles avec toute activité au sein d’une association ou d’un ordre professionnel. Déjà qu’il ne peut plus exercer sa fonction de journaliste : le mandat au sein de la CENI ne pouvant être exercé parallèlement à toute autre activité professionnelle rémunérée. Ses électeurs n’ont certainement pas voté pour lui, pour le voir, moins d’un an après son élection, occuper un autre siège que celui pour lequel il a été élu.
Tout aussi heureusement, la contestation du président de l’OJM, entouré des autres membres du bureau, n’est pas allée plus loin que le permettaient les micros des journalistes. La loi étant la loi, comme le disait encore son président, le Conseil de l’Ordre s’y est plié, et a procédé à l’élection du journaliste qui siégera pour les six prochaines années au sein de la CENI. Mais la loi c’est tellement la loi que le bureau de l’OJM s’est résigné à participer à la course contre la montre engagée par le régime Rajaonarimampianina pour mettre en place le Sénat. Quelles qu’en puissent être les conséquences sur sa crédibilité.
La précipitation du pouvoir central à mettre en place la CENI est pourtant plus que controversée. Elle est presque suspecte. Plus de dix-huit mois après la fin  officielle de la transition, il est certes important qu’il soit enfin mis fin au mandat de la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (CENIT). Il est, dans tous les cas, logique que les élections sénatoriales soient organisées par une nouvelle organisation et plus par un organe de transition.
La mise en place du Sénat figurant parmi les urgences du pouvoir, au point que celui-ci a fait déclarer un cas de force majeure pour avoir le droit d’organiser des élections hors de la période légale, la constitution de la commission chargée des élections est également devenue une priorité du pouvoir. Une priorité encore plus prioritaire que la mise en place de la Haute cour de justice (HCJ) dont la Constitution, sur laquelle le chef de l’État a prêté serment, exige pourtant la mise en place dès l’expiration du délai de douze mois, après l’entrée en fonction du chef de l’État.
Une priorité encore plus prioritaire que les bizarreries que va  créer la cohabitation de deux organisations chargées des élections. À moins que la CENI, une fois mise en place, ne prenne le relais, pour assurer l’organisation des élections partielles, les deux CENI devront exercer en parallèle. Mais il est aussi fort probable que le chef de l’État retarde la mise en place de la CENI, et laisse ainsi la CENIT démarrer l’organisation des sénatoriales. Ce qui impliquerait encore une fois la transition dans les affaires de la 4ème République. Mais l’on se demandera alors pourquoi avoir précipité la désignation des membres  composant la CENI si celle-ci n’est pas destinée à être mise en place dès début novembre


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