L’épidémie de polio frappe les quatre coins de l’Ile. La campagne antipolio se poursuivra, jusqu’en 2016.
Le ministère de la Santé publique envisage de poursuivre la campagne de vaccination jusqu’en 2016. « La quatrième campagne aurait dû être la dernière mais face à la circulation du virus, nous envisageons de la poursuivre encore, durant la saison sèche, pour l’année prochaine », a indiqué le docteur Louis Rakotomanga, directeur du service de vaccination au sein du ministère de la Santé publique.
Après la confirmation du cas suspect de polio le 28 septembre, identifié à Sakaraha le 14 août, l’épidémie de polio commence s’étendre dans les quatre coins de la Grande île, de la région du Boeny jusqu’à l’Atsimo Andrefana en passant par Sofia, Vatovavy Fitovinany, Anosy et Menabe. « L’enfant est encore sain mais il porte déjà le virus atténué. Cette infection du virus est due à une insuffisance de dose, une seule au lieu de quatre », a encore expliqué le docteur Louis Rakotomanga.
À l’entendre, la campagne de vaccination risque d’être difficile en cette saison de pluie, dans quelques régions de la Grande île. « Il faut que tous les enfants de moins de 15 ans soient vaccinés correctement. Ce cas confirmé à Sakaraha est une preuve que l’insuffisance de doses de vaccin, constitue une menace pour l’enfant et même pour les autres enfants », conclut le directeur du service de vaccination.
Dérivé du vaccin
Actuellement quatre-vingt-huit cas suspects de polio ont été identifiés et attendent d’être confirmés. Outre l’infection qui frappe ceux qui ont reçu une dose insuffisante, le virus dérivé du vaccin peut aussi frapper les enfants non vaccinés lorsque la couverture vaccinale d’une communauté est faible. Sur son site Web, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) explique que la souche vaccinale excrétée par un enfant ayant reçu le vaccin antipoliomyélitique oral peut se propager dans la communauté locale, notamment dans les zones où l’assainissement est insuffisant. Cette souche, lorsqu’elle survit longtemps, « acquiert, par mutation, la capacité de provoquer une paralysie et devient ce qu’on appelle un poliovirus circulant dérivé d’une souche vaccinale (PVDVc) ». Selon les explications de l’OMS, ces PVDV émergent quand la vaccination systématique ou les activités de vaccination supplémentaire (AVS) sont mal exécutées.