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La gendarmerie s’insurge contre les pressions politiques

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Directeurs et commandants des grandes formations et des groupements de la gendarmerie se sont réunis cette semaine. Ils disent non aux pressions politiques dans les nominations.

Cela suffit. Les responsables de la gendarmerie nationale ont crevé l’abcès, hier. Ils veulent en finir avec les pressions politiques sur la nomi­nation des commandants des éléments territoriaux.
C’était lors d’un atelier de réflexion qui a réuni une cinquantaine de généraux et officiers supérieurs, à la tête des grandes formations, directions et services au sein du secrétariat d’Etat et du commandement de la gendarmerie nationale, durant cinq jours, au camp Ratsimandrava à Andrefanambohijanahary.
Visiblement excédés, les participants sont sortis de leur gonds et n’ont pas hésité à révéler au grand jour les pressions faites par des députés, maires et représentants de l’État sur la désignation des commandants de brigade, surtout. « Les pressions politiques sont à prohiber. Le remplacement ou non des commandants de brigade sera uniquement basé sur les rapports de leurs supérieurs hiérarchiques, en l’occurence les commandants de groupement », a tonné le général Didier Gérard Paza, secrétaire d’État à la gendarmerie nationale, hier.
N’ayant pas fait de fausse note aux résolutions prises durant les cinq jours d’échanges et de réflexion, ce membre du gouvernement a fait montre de sa détermination à mettre fin aux pressions politiques. Saisissant la balle au bond, le général Paza a, sans sourciller, souligné l’importance de la méritocratie au sein de la gendarmerie.
« Les maillons faibles, à l’instar des leaders défaillants ou récalcitrants devront, cependant, céder leur place. Des suivis-évaluations seront effectués et ceci n’est pas juste une manière de parler », prévient-il.
Malaise
La réunion de cette semaine est le rendez-vous annuel de la gendarmerie pour faire le point sur la situation durant l’année écoulée et rectifier les accrocs. Redorer l’image de la gendarmerie nationale, lutte contre la corruption, discipline, réajustement stratégique, cohésion et relation avec les autres corps des forces de l’ordre, ont été au menu.
Devant la presse, hier, le général Paza a, notamment, abordé la nécessité d’améliorer les relations entre la gendarmerie nationale et les autres corps, pour éviter les tensions et conflits de corps. Une partie de son intervention semble reconnaître l’existence d’un malaise entre les corps composant les forces de l’ordre. Martelant son caractère militaire, la gendarmerie n’a de cesse d’affirmer sa fraternité avec l’armée. Pour bon nombre d’observateurs, le malaise concerne, surtout, les relations entre les éléments de la gendarmerie nationale et ceux de la police nationale.
Les relations entre les deux corps se seraient détériorées, notamment, lors des multiples arrestations par la police d’éléments de la gendarmerie impliqués dans des affaires criminelles.
La position favorable à une suppression du corps de la gendarmerie nationale, affirmée par une personnalité politique, qui est aussi commissaire de police, a quelque peu compliqué la situation. Et les tensions latentes se dévoilent, parfois, au quotidien.
La confusion des attributions et le rôle de chaque entité, ou même la subordination imposée, dans les structures mixtes complique, aussi, les relations entre les deux corps. Pour y remédier, composant les forces de l’ordre, le secrétariat d’État et le commandement de la gendarmerie suggèrent de raffermir la cohésion des corps par le sport.
Outre l’organisation de tournois inter-corps,  il a également été annoncé la réintégration des clubs de la gendarmerie au sein du COSFA. Une manière aussi de renforcer le statut militaire des gendarmes.
Seth Andriamarohasina et Garry Fabrice Ranaivoson


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