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Opération Fahalemana – Condamnation à mort par vote secret à Isandra

Trois officiers de l’opération «Fahelemana» ont débarqué à Anjomo Itsara, lundi. Ils ont organisé un vote secret pour démasquer les présumés chefs dahalo. Ayant obtenu 65% des suffrages, un homme a été abattu.

L’opération «Fahalemana» provoque un séisme dans le district d’Isandra, à Fianarantsoa. Dans la matinée de mardi, un habitant du village de Beanana, dans la commune rurale d’Anjomo Itsara, répondant au nom de Monja, a été fusillé. Un vote secret, tenu la veille à l’initiative de quatre officiers de l’opération «Fahalemana», censés mener une campagne de sécurisation dans cette zone, lui a coûté la vie. Le maire d’Anjo­mo Itsara, plusieurs de ses chefs fokontany, un gendarme principal hors classe, commandant de la brigade territoriale de la gendarmerie à Fanjakana, des notables, et plus d’un millier de villageois ont été témoins du suffrage.
Selon un rapport transmis aux autorités, un capitaine et deux lieutenants des Forces armées sont arrivés à Anjomo Itsara, lundi après-midi, pour demander au fokonolona, de procéder à un vote, afin de démasquer le dahalo le plus redouté qui cohabite avec les villageois. D’après le document, 1 170 votants sont enregistrés. Monja, l’individu abattu, a obtenu 65% des suffrages exprimés, soit sept cent soixante-et-un voix. Le lendemain en début de matinée, l’homme montré du doigt comme étant un bandit, a été capturé pour ensuite être fusillé.
Si d’une part, des associations et des organisations non gouvernementales, oeuvrant pour la défense des droits de l’homme, dénoncent des abus ainsi que des exécutions sommaires, une partie de la population d’Isandra, plus que jamais sidérée par la spirale de violence, ainsi que les sévices des dahalo qui font plonger dans la terreur, les zones les plus sensibles du district, louent cette action des militaires de l’opération Fahale­mana qui ont fait parler d’eux.
Ce qui vient de se passer à Isandra est le troisième cas similaire à être signalé. Le dimanche 1er novembre, dans la commune de Vinanitelo, à Vohibato Fianarantsoa, il a été décidé dans une réunion entre le maire et le fokonolona que, tout individu blacklisté sera livré aux Forces  armées, pour être fusillé. Sous l’impulsion d’une foule décidément résolue à éliminer les personnes figurant sur la fameuse liste noire, un habitant du chef-lieu de la commune a été le premier à y passer. Il est soupçonné d’avoir trempé dans des actes de banditisme commis dans les environs.

Contradiction
À Sendrisoa Ambalavao à Fianarantsoa, un chef fokontany et un deuxième individu ont connu le même sort, le lundi 2 novembre. Les deux hommes ont été arrêtés et fusillés par des militaires dépêchés dans la région Haute Matsiatra, dans le cadre de la même opération. La double exécution  a été créditée d’une pétition, dans laquelle cent soixante villageois justifient l’agissement des Forces armées. Les signataires se sont accordés à dire que, les deux hommes tués seraient des dangereux bandits, d’autant plus que deux fusils de calibre 12 et 16, dont les papiers ne sont pas en règle, ont été retrouvés sur eux.
Interrogé hier sur cette affaire naissante survenue à Isandra, le général de corps d’armée Béni Xavier Rasolofo­nirina, chef de l’État Major Général de l’Armée Malagasy (CEMGAM), a expliqué que les informations qui lui avaient  été transmises, hier, par le commandant de la 2e région militaire de Fianarantsoa, ont révélé qu’il y a eu effectivement des vérifications de renseignements auprès du fokonolona, afin d’identifier les bandits. Convoqué, Monja, l’homme abattu aurait avoué être en possession de plusieurs armes. Le suspect aurait été censé conduire les militaires jusqu’à sa cache d’armement lorsqu’il aurait tenté de se faire la belle, en arrivant dans un bosquet. Les hommes de l’opération «Faha­lemana» l’auraient du coup neutralisé en ouvrant le feu.


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