La centrale d’Antanandrano est aujourd’hui fonctionnelle. Mais les riverains refusent de payer la rançon de la lumière en vivant dans le bruit.
Priorité à l’urgence. La nouvelle centrale thermique d’AFL Power de la Jirama Antanandrano a été mise en place sans être passée par une étude d’impact environnemental. Selon le directeur général de l’Office national pour l’environnement (ONE), Jean Chrysôstome Rakotoary, son organisme n’a pas été informé de ce projet de la Jirama.
« L’implantation de cette centrale a seulement été autorisée par l’Etat, mais le projet n’est passé par aucune étude d’impact environnemental. Sinon, nous aurions déjà effectué une audience publique avant le début des travaux d’installation », a souligné le directeur général de l’ONE, au téléphone, hier soir. C’est seulement la semaine dernière, c’est-à-dire deux semaines après la mise en place des cinquante deux groupes électrogènes, que le responsable de la centrale a envoyé une lettre de demande à l’ONE, en vue de la réalisation de la mise en compatibilité avec l’environnement de cette centrale thermique, explique toujours Jean Chrysostome Rakotoary.
Pétition
Pour se défendre, un responsable de la Jirama explique que les travaux de la mise en place de cette centrale ont dû se faire dans l’urgence, en vue de résoudre les problèmes de délestage sur le réseau interconnecté d’Antananarivo.
Les résidents de plusieurs quartiers riverains de cette centrale thermique d’AFL Power d’Antanandrano se plaignent pourtant de la pollution sonore créée par la mise en marche de la cinquantaine de groupes
producteurs d’électricité. « Les habitants des fokontany Antanandrano, Androhibe, Ambatobe, Ivandry, Mahatony, voire Analamahitsy, Ambohitrarahaba et Ilafy sont tous victimes des bruits assourdissants de cette centrale thermique. Cette situation est invivable. La nuit, nous subissons le bruit, et le jour nous travaillons avec cette cacophonie, qui, de plus, trouble les jeunes élèves », a ajouté hier un père de famille, résident du fokontany Antanandrano.
Les conséquences environnementales et sanitaires des fumées de ces groupes électrogènes, fonctionnant au diesel, sont aussi critiquées. Actuellement, les résidents de ces huit fokontany font une pétition concernant cette situation. Ils ont déjà déposé leur plainte auprès de la Jirama, la semaine dernière. Ils réclament l’isolation phonique de la centrale.
Clarisse Razaiarimanana